Kinshasa : La PNC critiquée après la diffusion des vidéos d’une arrestation jugée inhumaine
Les images de l’arrestation brutale d’une femme accusée de braquage à l’agence Rawbank de la Place Victoire, dans la commune de Kalamu, continuent d’alimenter la colère et la consternation sur les réseaux sociaux. La scène, filmée en pleine rue, met en cause la Police nationale congolaise (PNC) pour traitements dégradants et violences policières.
C’est une séquence qui fait le tour du pays depuis jeudi 16 octobre. On y voit une femme, identifiée comme Honorine Porshe, suspectée d’avoir pris part à une tentative de braquage à l’agence Rawbank de la Place Victoire, dans la commune de Kalamu, être violemment frappée, déshabillée et humiliée publiquement par des éléments de la Police nationale congolaise.
Les cris de la jeune femme, à moitié nue, résonnent tandis que des agents en uniforme la maintiennent au sol sous les regards de passants filmant la scène. L’opération, censée traduire l’efficacité des forces de l’ordre, s’est rapidement transformée en spectacle de violence et d’humiliation, déclenchant une vague d’indignation à travers le pays.
Plusieurs organisations de défense des droits humains et militantes féministes dénoncent un « acte inacceptable » contraire à la Constitution, qui garantit la dignité humaine et l’intégrité physique de tout citoyen, même en cas de flagrant délit.
« Aucune circonstance ne peut justifier qu’une femme soit dénudée et frappée publiquement par des agents censés protéger la population », a réagi une activiste de Kinshasa, estimant que cet incident illustre la montée inquiétante des abus policiers en RDC.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de la scène ont provoqué un véritable tollé. De nombreux internautes exigent des sanctions exemplaires contre les policiers impliqués, tandis que d’autres s’interrogent sur la formation éthique et disciplinaire au sein des forces de sécurité.
Pour plusieurs observateurs, cette affaire révèle une fois de plus le climat de brutalité et d’impunité qui entoure certaines interventions policières. Dans une République censée garantir les droits fondamentaux, le traitement infligé à Honorine soulève des questions sur la place de la justice et la valeur accordée à la dignité humaine.
Alors que l’enquête sur la tentative de braquage suit son cours, une autre enquête celle de l’opinion publique semble déjà ouverte, celle qui interpelle la conscience nationale sur la dérive sécuritaire et la nécessité de restaurer la justice, même dans l’arrestation des présumés coupables.
