Tshopo : Face au VPM Shabani, Mateus Kanga défend la légalité de la déchéance du Gouverneur Lendongolia

Dans une correspondance adressée au Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Shabani Lukoo Bihango, le président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, Mateus Kanga, justifie la déchéance du Gouverneur Paulin Lendongolia et rappelle que la motion de défiance relève pleinement du contrôle parlementaire prévu par la Constitution.
Dans une lettre au ton institutionnellement posé mais ferme, parvenue à kis24.info ce vendredi 31 octobre 2025, le président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, Mateus Kanga, a réagi à la correspondance du Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Shabani Lukoo Bihango, qui a convié les bureaux des assemblées provinciales à une réunion à Kinshasa sur la stabilisation des institutions.
Dans sa réponse, le président de l’organe délibérant de la Tshopo rappelle que l’Assemblée provinciale agit dans le cadre strict des lois et de la Constitution. Selon lui, l’exercice du contrôle parlementaire, y compris par le biais d’une motion de défiance, est un droit constitutionnel et non un acte de déstabilisation politique.
« L’Assemblée provinciale, en tant qu’institution démocratique, se doit de remplir ses missions dans le cadre des lois de la République. Le contrôle parlementaire n’est pas une faveur, mais une obligation constitutionnelle », souligne-t-il dans sa correspondance.
Cette réaction intervient au lendemain de la déchéance du Gouverneur Paulin Lendongolia, votée à une large majorité par les députés provinciaux réunis en plénière à Kisangani. Une motion de défiance, selon plusieurs élus, devenue inévitable après des mois de tensions et de critiques sur la gestion de la province.Mateus Kanga a également salué l’attitude du Vice-Premier ministre, tout en précisant que le vote de déchéance s’impose à tous :
« Vous ne remettez nullement en cause le résultat du vote ayant déchu le Gouverneur de Province, lequel vote s’impose erga omnes, et ne peut être remis en cause que par une décision judiciaire contraire », écrit-il.
Avant son départ pour Kinshasa, le président de l’Assemblée provinciale a tenu à rappeler que seul le pouvoir judiciaire est compétent pour statuer sur la légalité d’une telle décision :
« Vous avez été induit en erreur, et aucune autre instance ne peut se substituer au pouvoir judiciaire pour émettre un avis dans le dossier sous examen, surtout sur base de simples allégations de Monsieur le Gouverneur déchu », poursuit Mateus Kanga.
Pour rappel, les griefs formulés contre Paulin Lendongolia concernent notamment l’absence de vision claire de développement, la mauvaise gouvernance, la gestion opaque des finances publiques et l’incapacité à mobiliser les recettes internes. Plusieurs observateurs à Kisangani estiment que sa chute n’était qu’une question de temps, au regard des multiples critiques formulées depuis des mois par les élus et la société civile.
En défendant la légalité de l’action parlementaire, Mateus Kanga s’érige en gardien du respect des institutions provinciales. Son échange avec le VPM Shabani illustre le débat permanent entre l’autorité centrale et les assemblées provinciales sur la portée du contrôle parlementaire en RDC.

