Tshopo : Le ministre Senold Tandia reçoit l’ANAPI et plaide pour un climat d’affaires plus attractif

En mission à Kisangani, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) a été reçue ce lundi 4 août 2025 par le ministre provincial de l’Économie de la Tshopo, Senold Tandia, qui a dressé un diagnostic lucide de l’environnement des affaires dans la province.
De retour de Kinshasa, où il séjournait pour des raisons d’État, le ministre provincial de l’Économie, du Commerce, de l’Entrepreneuriat et des Petites et Moyennes Entreprises, Senold Tandia Akomboyo, a accordé une audience ce lundi 4 août à une délégation de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), conduite par Michel Maswapi Kipundo, directeur chargé du climat des affaires.
La rencontre, organisée dans le bureau du ministre, s’inscrit dans le cadre de la tournée de sensibilisation de l’ANAPI sur les réformes économiques en cours en République démocratique du Congo, en mettant un accent particulier sur l’investissement local et l’amélioration du climat des affaires à l’échelle provinciale.
Introduite par le chef de division provinciale du Plan, la délégation de l’ANAPI a présenté les objectifs de sa mission dans la Tshopo et annoncé une importante réunion prévue ce mardi 5 août avec les membres du gouvernement et les députés provinciaux.
Dans sa prise de parole, le ministre Senold Tandia a salué les efforts de l’État central en faveur des réformes structurelles, tout en dressant un tableau sans complaisance des réalités du terrain dans sa province.
« La Tshopo regorge de ressources abondantes, mais il faut lever de nombreux obstacles pour les transformer en richesses réelles », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
Parmi les défis majeurs évoqués, le ministre a insisté sur :
- L’état préoccupant des infrastructures routières, notamment la Route nationale n°4, dont la dégradation freine les échanges économiques ;
- Le déficit criant de transport fluvial, avec un trafic insuffisant entre Kisangani et Kinshasa, affectant la fluidité des circuits d’approvisionnement ;
- L’instabilité énergétique, un frein majeur au développement industriel, pour laquelle il a plaidé en faveur d’une réhabilitation urgente de la centrale hydroélectrique Tshopo 1 ;
- L’accès limité au financement, un problème récurrent pour les PME locales, qui peinent à obtenir du crédit auprès des institutions financières ;
- La persistance des tracasseries administratives et fiscales, en dépit des efforts de réforme en cours au niveau provincial.
« Les investisseurs potentiels sont découragés par la lenteur des procédures, le manque de soutien logistique et l’insécurité juridique. Nous devons changer cela », a martelé le ministre Tandia.
Ce dernier a également reconnu le rôle stratégique de l’ANAPI dans l’assainissement du climat des affaires en RDC, appelant l’agence à renforcer son appui technique et institutionnel à la province de la Tshopo.
« La Tshopo attend de l’ANAPI un accompagnement ciblé, pour valoriser son potentiel agricole, minier, forestier et logistique. Nous sommes ouverts à tout partenariat constructif », a-t-il conclu.
La rencontre s’est achevée sur une note d’engagement mutuel, avec la promesse d’intensifier la collaboration entre le gouvernement provincial et les services de l’ANAPI, en vue de faire de la Tshopo un pôle d’attractivité économique durable.
Avec ses ressources naturelles abondantes mais encore sous-exploitées, la Tshopo se présente comme un gisement d’opportunités. À condition, comme l’a souligné le ministre Tandia, que des mesures structurelles concrètes soient prises pour lever les goulots d’étranglement. La balle est désormais dans le camp de la coopération entre l’État, les investisseurs et les autorités locales.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS