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Tshopo : Séance plénière avortée, le président Mateus Kanga dénonce un refus du contrôle parlementaire

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La plénière prévue ce mercredi 22 octobre 2025 à l’Assemblée provinciale de la Tshopo n’a pas eu lieu. Le président de l’institution, Dr Mateus Kanga, déplore une entrave au contrôle parlementaire après le départ du gouverneur Paulin Lendogolia pour Kinshasa.

Un dispositif sécuritaire compact a quadrillé, dès les premières heures du mercredi, tous les accès à l’Assemblée provinciale de la Tshopo. Les journalistes et même certains députés se sont vus refuser l’accès au bâtiment.

Cette journée devait pourtant être consacrée à l’examen et au vote de la motion de défiance déposée lundi dernier par le député provincial Bienvenue Bolonge, et signée par huit élus provinciaux contre le gouverneur Paulin Lendogolia Lebabonga.

Mais la plénière n’a finalement pas eu lieu. En cause, l’absence du gouverneur, qui a quitté Kisangani la veille, mardi 21 octobre, pour répondre à une invitation du ministère de l’Intérieur à Kinshasa, au moment même où il devait se présenter devant les députés provinciaux.

Constatant la fermeture de l’Assemblée et la tension autour du siège de l’institution, le président de l’Assemblée provinciale, Dr Mateus Kanga, a réagi avec regret.

« Nous sommes attristés de voir que ce bel exercice démocratique auquel notre population devait assister aujourd’hui n’aura pas lieu, tout simplement parce que M. Paulin Lendogolia a décidé de refuser tout moyen de contrôle », a-t-il déclaré devant la presse.

Il rappelle que ce n’est pas la première fois que le chef de l’exécutif provincial échappe au contrôle parlementaire :

« De la même manière qu’il l’avait fait pour la question orale, aujourd’hui c’est la même chose qu’il répète. Hier déjà, il a pris la poudre d’escampette sous prétexte de répondre à la hiérarchie », a ajouté le président Kanga.

Pour le président de l’Assemblée, l’absence du gouverneur ne met pas fin à la procédure parlementaire.

« Être appelé à Kinshasa ne veut pas dire que l’initiative est arrêtée. C’est un moyen de contrôle en conformité avec la Constitution et la loi sur la libre administration des provinces », a-t-il précisé.

Le président Kanga dit avoir pris acte de la convocation du ministère de l’Intérieur, mais assure que la suite du processus se fera dans le respect des textes.

« Quand un processus pareil est enclenché, il n’y a que le vote final qui pourra le stopper », insiste-t-il.

Appel au calme et à la sérénité

S’adressant à la population de la Tshopo, le président Kanga a appelé à éviter toute agitation :

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« Ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est un piège. Il y a des gens qui veulent voir le sang couler. Nous demandons à notre population de garder la sérénité et de continuer à faire confiance à ses députés », a-t-il lancé.

Dans une posture d’arbitre, il affirme sa neutralité dans le processus :

« Je ne suis pas motionnaire. Je ne serai que l’arbitre. Mais comme arbitre, je dois faire respecter les règles éthiques. Je suis même prêt à voter contre cette motion, parce que j’aime beaucoup le gouverneur Paulin Lendogolia. Qu’il vienne répondre calmement et gagner davantage la confiance des élus et de la population. », a-t-il souligné.

La crise politique qui secoue la Tshopo se joue désormais entre Kinshasa et Kisangani. Le départ du gouverneur ne suspend pas la motion de défiance, mais reporte le débat à une date ultérieure. Entre respect des textes et tension sur le terrain, le président Mateus Kanga mise sur la légalité et la sérénité pour sauver l’image de l’institution provinciale.

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