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Tshopo : les hauts magistrats face aux accusations d’abus de pouvoir et de corruption

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À Kisangani, un litige autour de l’exploitation du bois met en lumière des accusations graves visant certains hauts magistrats. L’affaire RMP 6847 expose des pratiques dénoncées comme abusives et arbitraires.

L’affaire RMP 6847 expose des pratiques dénoncées comme abusives et arbitraires. Tout est parti d’un conflit entre deux exploitants artisanaux de bois. L’un disposait d’une aire de coupe reconnue, l’autre est accusé de l’avoir envahie à plusieurs reprises. Le différend a été porté devant le Parquet Général de Kisangani, avec l’espoir d’une résolution impartiale.

Selon plusieurs témoignages recueillis, le dossier a circulé entre trois magistrats. Le premier, jugé sérieux par ses pairs, avait ordonné la saisie d’environ 55 m³ de bois, estimés à 12 500 dollars. Mais sa rigueur lui a valu une récusation.

Le second, décrit comme proche du Procureur Général, a immédiatement levé la saisie sans autre acte d’instruction. Ce geste est vu par des justiciables comme un signe d’ingérence.

Un troisième magistrat, saisi à son tour, a tenté de reprendre l’instruction avec impartialité. Mais, affirment des sources, ses décisions ont été influencées par des interventions extérieures. Lorsque ce dernier a renouvelé l’ordre de saisie, le Procureur Général aurait exigé sa levée, à la demande de l’exploitant accusé d’illégalité.

L’exploitant qui avait saisi la justice s’est retrouvé à son tour arrêté et placé en détention sur mandat d’un parquet secondaire. Ses bois ont été attribués à son rival, et lui-même a passé une nuit au cachot. Ses avocats dénoncent un double préjudice, économique et moral.

Ces faits, rapportés par plusieurs acteurs du barreau et de la société civile, nourrissent un sentiment d’injustice dans la province de la Tshopo. Des plaintes seraient en préparation pour dénoncer abus de pouvoir, concussion et corruption. Reste que ces accusations, aussi graves soient-elles, devront être examinées dans le cadre légal prévu, afin de rétablir la confiance entre les justiciables et la justice.

Au-delà d’un simple conflit commercial, l’affaire RMP 6847 révèle des fractures profondes dans le fonctionnement de la justice locale. Si les allégations sont confirmées, elles illustreraient une crise de confiance qui ne peut être ignorée. La transparence et le respect des procédures demeurent la seule voie pour préserver l’État de droit.

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