Tshopo : Grison Kakumbi dénonce le manque de leadership et l’immobilisme du gouvernement provincial

Lors d’un point de presse tenu ce mercredi 15 octobre à l’espace Belvédère sur la commune Makiso, le Professeur Grison Kakumbi, leader de l’Association des Leaders Intellectuels de la Grande Orientale, a alerté sur le déficit de leadership et le retard des actions gouvernementales dans la province de la Tshopo.
Accompagné d’autres membres de son association, Grison Kakumbi a rappelé que ses critiques reposent sur des enquêtes de terrain et le suivi des actions gouvernementales. Selon lui, la gouvernance de la province sous le gouverneur Paulin Lendogolia Lebabonga est marquée par « des signes criants de manque de sérieux et une absence de suivi des projets ».
Le Professeur Kakumbi a dénoncé le non-respect des obligations du gouvernement provincial, notamment les conseils des ministres et réunions hebdomadaires qui sont rarement tenus.
« On est supposé avoir 34 conseils des ministres depuis novembre 2024. Malheureusement, aucun de ces conseils, tenu par le gouverneur lui-même, ne permet d’évaluer les grandes questions sécuritaires, les infrastructures sanitaires et routières, ni les problèmes sociaux de base », précise-t-il.
Il a aussi mis en lumière les problèmes financiers et la mauvaise gestion des recettes de la province.
« Nos enquêtes ont indiqué qu’à la régie, nous avons pratiquement plus de 2 milliards 500 milles d’entrées. Et pourtant, les ministres ne sont pas payés, l’Assemblée provinciale ne reçoit pas sa dotation et la régie ne fonctionne pas correctement », a-t-il ajouté.
Dans un passage particulièrement saisissant, l’Association des Leaders Intellectuels de la Grande Orientale dénonce l’état des routes et des infrastructures :
« Prenez seulement la route Kilima Bahindi qui mène jusqu’à l’hôpital général de référence de Kabondo. En toute honnêteté, vous verrez qu’il n’y a même plus de passage pour les piétons. Une grande route où les véhicules circulaient autrefois, mais qui est aujourd’hui totalement impraticable. Je dis encore, prenez l’avenue Lumumba, du rond-point Stade jusqu’à la Sotexki, c’est inimaginable. On a fait semblant de lancer les travaux devant le bureau communal de Mangobo. Peut-on nous dire, un mois après, où en est réellement l’évolution de ces travaux ? En dehors des engins stationnés pour la décoration et le lancement symbolique, rien n’avance. »
Grison Kakumbi a insisté sur la nécessité pour les intellectuels d’accompagner les autorités, et non pas de les combattre :
« Nous sommes la lumière pour éclairer la communauté. Notre rôle est de soutenir, d’évaluer et de proposer des solutions pour que les actions gouvernementales bénéficient réellement à la population. »
Le Professeur Kakumbi et son association appellent le gouvernement provincial à mettre en place un suivi régulier et transparent des actions, à libérer le potentiel des ministres et à garantir que les finances publiques servent effectivement les habitants de la Tshopo.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS
