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Tshopo : Fin de règne à Kisangani, Lendongolia destitué, la rue citoyenne réclame des comptes

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La destitution du gouverneur Paulin Lendongolia à Kisangani provoque une mobilisation citoyenne inédite. Les mouvements citoyens de la Tshopo réclament désormais la justice, la transparence et la fin de l’impunité dans la gestion publique.

Après la destitution du gouverneur Paulin Lendongolia, les mouvements citoyens de Kisangani saluent une victoire historique du peuple de la Tshopo dans un point de presse animé ce mardi 28 octobre, leur message est, la bataille pour la justice ne fait que commencer. Ils réclament désormais des poursuites judiciaires et la fin de l’impunité.

« L’histoire de la Tshopo s’est écrite hier », ont déclaré les militants, émus, lors de ce point de presse.

Réunis au sein du collectif, les mouvements citoyens ont rappelé les épreuves de leur lutte, sit-in dispersés, arrestations arbitraires, intimidation policière. Parmi eux, Jedidia Mabela est devenu le symbole de la résistance. Arrêté le 30 septembre lors d’une manifestation pacifique, il avait été condamné à six mois de prison avant d’être acquitté en appel.

« Jedidia n’a commis qu’un seul acte, réclamer la transparence. Son acquittement prouve que la justice peut encore triompher dans ce pays. », a déclaré le porte-parole du collectif, Zacharie Kingombe.

Pour les militants, la destitution de Lendongolia n’est qu’un début. Ils accusent l’ex-gouverneur d’avoir détourné plus de 124 millions de dollars envoyés par le gouvernement central pour les cérémonies de l’anniversaire de la mort de la Bienheureuse Anuarite. Cet argent devait financer la réhabilitation de la RN4 et renforcer la sécurité dans la province.

« Où est passé cet argent ? Pourquoi la route est toujours impraticable et les bandits toujours libres ? », s’est indigné un membre du collectif.

Les soupçons s’étendent aussi à la réhabilitation du stade Lumumba, 300 000 dollars envolés et à l’achat de véhicules surfacturés à 65 000 dollars par bus dont la valeur réelle ne dépasserait pas 7 000. Les militants parlent sans détour de pillage organisé et exigent des comptes.La colère populaire ne faiblit pas. Pour le collectif, la destitution doit être suivie d’une action judiciaire concrète.

« Lendongolia doit occuper la cellule que Jedidia Mabela a laissée à la prison centrale de Kisangani », ont lancé les militants, sous les applaudissements.

Faute d’initiative de l’Assemblée provinciale, les mouvements citoyens annoncent leur intention de déposer plainte eux-mêmes.

« Si les députés ne le font pas, nous le ferons. Nous avons les preuves et nous irons jusqu’au bout. », assurent-ils.

Le vice-gouverneur Didier Lomoyo assure désormais l’intérim à la tête de la province. Mais les mouvements citoyens préviennent, ils seront vigilants.

« La Tshopo ne doit plus redevenir le théâtre de la corruption et de la peur. », préviennent-ils, appelant à une gestion transparente et à la tenue rapide des élections.

La chute de Paulin Lendongolia marque un tournant pour la Tshopo. Dans une région longtemps secouée par la mauvaise gouvernance, cette destitution sonne comme une victoire du contrôle citoyen.

Pour les militants, la vraie victoire ne sera complète que lorsque la justice aura rendu ses comptes et que la Tshopo connaîtra enfin une gouvernance transparente, digne et responsable.

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