RDC : Sommet des Grands Lacs — Kinshasa mise sur le leadership féminin pour une paix durable

Réunie ce vendredi 12 novembre en marge du 9ᵉ Sommet de la CIRGL, la société civile de la région des Grands Lacs a placé la voix des femmes au centre des discussions pour une paix durable. La Ministre du Genre, Micheline Ombae Kalama, a livré un message déterminant.
La République démocratique du Congo a accueilli, ce vendredi 12 novembre, une consultation régionale majeure des organisations de la société civile en prélude au 9ᵉ Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). À cette occasion, la Ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Micheline Ombae Kalama, a prononcé une allocution forte, affirmant que la construction d’une paix durable dans la région ne peut se faire sans la participation active des femmes.
Dès l’ouverture, elle a salué l’engagement du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour la restauration de la paix et de la dignité à travers le pays, tout en rendant hommage à la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, qu’elle considère comme un symbole d’une gouvernance féminine rigoureuse, moderne et déterminée. À travers ces deux figures, elle a souligné une cohérence nationale où les ambitions de paix, d’égalité et de développement se rejoignent.
Avec émotion, la Ministre est revenue sur les conséquences dramatiques de plus de trois décennies de conflits en RDC. Elle a évoqué des millions de morts, un nombre incalculable de familles déplacées et des milliers de femmes et de filles victimes de violences sexuelles. Pour elle, ce passé douloureux doit cesser d’être une fatalité et devenir le moteur d’une transformation profonde et collective.
Cette dynamique s’inscrit dans la mise en œuvre du nouveau Plan d’action national 1325, adopté en novembre 2024, un document modernisé pour intégrer les défis contemporains comme les effets du changement climatique, les catastrophes naturelles, la cybercriminalité ou encore les violences urbaines. Cette approche élargie, a-t-elle insisté, démontre que la recherche de la paix doit désormais prendre en compte la complexité du monde actuel et les menaces émergentes.
Micheline Ombae Kalama a également mis en avant les progrès réalisés, la présence des femmes dans les institutions continue d’augmenter, avec 34 % de femmes au sein du Gouvernement, 25 % dans le secteur de la justice et 32 % impliquées dans les mécanismes nationaux de paix. Elle a expliqué que ces avancées résultent d’efforts concertés, notamment le renforcement des mécanismes d’alerte précoce et l’application rigoureuse de la politique nationale de tolérance zéro contre les violences sexuelles et basées sur le genre.
Toutefois, elle a reconnu que d’importants défis persistent, notamment l’insécurité dans plusieurs zones du pays, la vulnérabilité accrue des femmes et leur sous-représentation dans certaines instances décisionnelles. Face à cela, elle a lancé un appel à plus de courage, plus de solidarité et plus de redevabilité.
Cette consultation régionale devrait déboucher sur une Déclaration Femmes, Paix et Sécurité, que la Ministre décrit non pas comme un texte de plus, mais comme un véritable engagement moral et politique destiné à guider les gouvernements, les organisations de la société civile, les partenaires techniques et les communautés locales vers une paix inclusive et durable. Sous le thème « Renforcer l’engagement multipartite pour une paix durable, l’égalité de genre et la stabilité régionale dans les Grands Lacs », la RDC réaffirme sa volonté d’appliquer de manière effective son Plan d’action national, de promouvoir l’autonomisation des femmes et d’intensifier les collaborations entre les pays de la région.
En portant haut la voix des femmes au Sommet de la CIRGL, Micheline Ombae Kalama rappelle une vérité essentielle, la paix ne pourra jamais s’enraciner tant que la moitié de la population reste tenue à l’écart de sa construction. Son message se veut une invitation à un engagement partagé, où la volonté politique se traduit enfin en actions concrètes capables de transformer la vie des femmes et, par ricochet, l’avenir de toute la région des Grands Lacs.

