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RDC : paix, sécurité et réformes, les conditions de Lamuka pour entrer au gouvernement

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La coalition Lamuka a décliné l’invitation du président Félix Tshisekedi à intégrer le gouvernement Suminwa 2. Priorité pour elle, la restauration de la paix, la sécurité sur l’ensemble du territoire et des réformes électorales avant toute participation.

La coalition politique Lamuka a officiellement refusé d’entrer dans le nouveau gouvernement Suminwa 2, récemment dévoilé par le président Félix Tshisekedi. C’est Prince Epenge, porte-parole de la famille politique de Martin Fayulu, qui a annoncé ce choix à son retour à Kinshasa.

Ce refus n’est pas un rejet du dialogue politique, mais une posture claire de la coalition, la priorité demeure la restauration de la paix et de la sécurité dans toutes les provinces de la République démocratique du Congo, en particulier dans les zones encore en proie aux violences, notamment au Nord et au Sud-Kivu. Par ailleurs, Lamuka insiste sur la nécessité d’engager rapidement des réformes électorales crédibles afin d’assurer la tenue d’élections transparentes et inclusives avant la fin du mandat présidentiel actuel.

« Obtenir des postes n’est pas la priorité. L’urgence, c’est de libérer les territoires occupés, garantir la sécurité des populations et préparer un cadre électoral fiable », a expliqué Prince Epenge. Cette position ferme intervient quelques semaines après une rencontre inédite entre le président Tshisekedi et Martin Fayulu, le 5 juin 2025 au Palais de la Nation. Lors de cet entretien, Martin Fayulu avait proposé la création d’un « camp de la patrie » pour faire face aux défis sécuritaires, politiques et sociaux du pays, en incluant des acteurs clés comme la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Malgré la volonté affichée du chef de l’État à étudier ces propositions, Lamuka maintient sa ligne, la simple distribution des postes ministériels ne saurait constituer une réponse suffisante aux défis majeurs du pays. L’accent doit être mis sur des réformes profondes et inclusives, ainsi que sur le rétablissement durable de la paix.

Les inquiétudes de Lamuka sont d’autant plus légitimes que la situation sécuritaire demeure préoccupante, particulièrement dans l’est du pays où plus de 300 civils ont été tués en juillet 2025 dans des attaques attribuées à des groupes armés. Le risque d’un « glissement » du calendrier électoral menace par ailleurs la stabilité politique, selon le porte-parole.

« Nous voulons un pouvoir qui engage des réformes pour changer la vie des Congolais, pas un pouvoir pour distribuer des privilèges », a conclu Prince Epenge, incarnant la position de la coalition Lamuka dans ce contexte politique tendu.

Dans un pays confronté à de multiples crises, la coalition Lamuka rappelle que la stabilité politique et sociale doit primer sur les intérêts partisans. Reste à savoir si le gouvernement et la classe politique sauront entendre cet appel à la paix, à la sécurité et aux réformes véritables pour un Congo meilleur.

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