RDC : Damso adresse un message incisif à Félix Tshisekedi

Le rappeur belgo-congolais Damso, de son vrai nom William Kalubi, a rompu un long silence pour adresser un message à la fois cinglant et profondément patriotique au Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.
Dans ce texte largement relayé sur les réseaux sociaux, l’artiste se présente non pas comme un opposant, mais comme un fils de la République, témoin du désastre et porte-voix d’une diaspora meurtrie.
Dès les premières lignes, Damso prend soin de préciser qu’il ne parle ni en adversaire ni en militant politique, mais en observateur désabusé face à un pays qu’il aime et qu’il voit sombrer. Il exprime sa honte, sa colère et sa douleur de voir le Congo trahi par ceux qui avaient juré de le servir. Pour lui, les promesses de renouveau se sont évanouies, remplacées par une gestion qu’il juge marquée par la corruption et l’injustice.
L’artiste s’attaque ensuite à ce qu’il considère comme les deux grandes illusions du pouvoir actuel, l’État de droit et la lutte contre la corruption. Selon lui, la justice congolaise est devenue un marché où l’on négocie au lieu de juger, où les puissants sont protégés et les pauvres écrasés.
« Les voleurs de pain remplissent les prisons, pendant que les voleurs du pays font les lois », écrit-il avec amertume.
Quant à la corruption, Damso la décrit comme plus visible et plus arrogante que jamais, changeant de costume mais non de visage, trônant dans les ministères, signant les décrets et se dissimulant derrière les alliances politiques.
Au-delà de la critique politique, Damso élargit son propos pour dénoncer les manquements dans les secteurs sociaux essentiels. L’éducation, dit-il, ne prépare plus la jeunesse à construire le pays de demain. Le système de santé, affaibli, laisse la population sans protection. Et la sécurité, surtout dans l’Est du pays, demeure un drame silencieux que les autorités ne parviennent pas à endiguer.
Pourtant, malgré la sévérité du ton, son message n’est pas un appel à la rupture, mais un cri du cœur.
« Je n’écris pas avec la haine, mais avec la peine de celui qui a trop cru », confie-t-il, concluant sur une note d’espérance, celle de voir un jour son pays se relever.
Ce texte, partagé par des milliers d’internautes, trouve un écho particulier chez de nombreux Congolais, qui y reconnaissent leurs propres désillusions et leur soif d’un véritable changement.

Journaliste chez YOKA INFOS/Kisangani ville.
