Kinshasa : Le ministre de l’Industrie Aimé Boji démissionne et se lance dans la course à la tête de l’Assemblée nationale

Le ministre congolais de l’Industrie, Aimé Boji Sangara, a quitté le gouvernement dirigé par Judith Suminwa pour se consacrer à une nouvelle ambition politique, briguer la présidence de l’Assemblée nationale.
C’est un tournant majeur sur la scène politique congolaise. Aimé Boji Sangara, jusque-là ministre de l’Industrie au sein du gouvernement Suminwa, a officiellement présenté sa démission. Selon plusieurs sources proches de la majorité présidentielle, cette décision intervient alors qu’il prépare activement sa candidature à la présidence de l’Assemblée nationale, en remplacement de Vital Kamerhe, président sortant et figure de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC).
Considéré comme un cadre loyal du parti de Vital Kamerhe, Aimé Boji incarne depuis plusieurs années une image de rigueur et de discipline politique. Son départ du gouvernement symbolise une recomposition interne au sein de l’Union sacrée de la Nation (USN), la coalition soutenant le président Félix Tshisekedi.
Au sein de l’UNC, la prudence reste de mise. Dans un communiqué publié le 18 octobre 2025, le parti a rappelé qu’aucun député n’avait encore été officiellement désigné pour briguer le perchoir de la Chambre basse, tout en soulignant qu’il attendait les orientations du chef de l’État, Félix Tshisekedi, autorité morale de la coalition majoritaire.
Cette réserve traduit les négociations et équilibres politiques délicats à l’approche d’une élection clé pour la stabilité du pouvoir législatif. En effet, la succession de Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale représente un enjeu stratégique, maintenir la cohésion de l’Union sacrée tout en répondant aux attentes sociales et institutionnelles.
Aimé Boji, originaire du Sud-Kivu et réputé pour son expérience ministérielle, semble déterminé à faire valoir son profil technocratique et son ancrage politique pour convaincre les députés nationaux. S’il est élu, il devra non seulement rassembler la majorité autour d’une vision commune, mais aussi redonner du souffle à une institution appelée à jouer un rôle central dans le suivi de l’action gouvernementale.
La démission d’Aimé Boji ouvre une nouvelle page du leadership parlementaire en RDC. Entre ambitions individuelles et cohésion de la majorité, l’élection à venir s’annonce décisive pour la stabilité politique et la gouvernance institutionnelle du pays.
