Bulletins 2021-2022 : Raïssa Malu écarte le SENAPI, un député dénonce une gestion trouble

La polémique enfle autour de la disparition des bulletins scolaires. La ministre de l’Éducation nationale, Raïssa Malu, est accusée de contourner les circuits publics de production au profit d’un prestataire privé. Un député pointe un manque de transparence dans la gestion du dossier.
Alors que le pays sort à peine de la période des examens, l’absence prolongée des bulletins scolaires continue de nourrir la controverse. En toile de fond : la gestion par le ministère de l’Éducation nationale du marché d’impression de ces documents essentiels pour les élèves congolais.
Ce mercredi 30 juillet à Kinshasa, le député national John Efambe Ekamba, élu de la Lukunga, a accordé un entretien dans lequel il critique sévèrement la réponse de la ministre Raïssa Malu Dinanga à sa question écrite du 24 juin 2025. Il dit avoir reçu le courrier référencé n°MINEDU-NC/CABMINETAT/TMK/ITM/0732/2025, transmis le 28 juillet au président de l’Assemblée nationale.
« Nous avons reçu une réponse volontairement incomplète », affirme le député.
Selon lui, la ministre a refusé de transmettre les pièces essentielles relatives au partenariat signé entre son ministère et un prestataire privé. Le point de friction majeur concerne l’écartement du SENAPI (Service National des Approvisionnements et de l’Impression), pourtant structure publique habilitée à produire ces documents officiels.
Dans sa défense, Raïssa Malu argue que le SENAPI n’a pas pu assurer la production des bulletins pour les années 2021 et 2022. Une justification que rejette le député :
« Ce motif est fragile. Et l’invocation de la clause de confidentialité 27.1 est hors sujet. Elle concerne l’examen des offres, pas l’exécution du marché. Ce que nous voulons, c’est contrôler ce qui a été fait. »
Le député exige des preuves concrètes : le contrat signé, la validation par le Premier ministre, ainsi que la demande de non-objection émise pour confier le marché à une entreprise privée.
Entre les lignes, John Efambe laisse entrevoir une montée de tension parlementaire. Si la réponse ministérielle ne s’améliore pas, il envisage de transformer sa question écrite en interpellation formelle, étape préalable à un possible vote de défiance.
Dans un pays où l’éducation est érigée en priorité présidentielle, l’élu rappelle que l’indisponibilité des bulletins nuit gravement aux droits des élèves et à la crédibilité du système scolaire.
À l’heure où des rumeurs de remaniement technique agitent les cercles politiques, cette affaire pourrait bien peser sur l’avenir ministériel de Raïssa Malu. Pour l’opposition comme pour certains observateurs du secteur éducatif, la transparence et la rigueur dans la gestion des ressources publiques ne sont plus négociables.
