Procès Kabila : Richard Bondo Tshibombo, entre justice et stratégie politique

Avocat aguerri et figure bien connue du barreau congolais, Richard Bondo Tshibombo est aujourd’hui au premier plan du procès contre Joseph Kabila, un dossier qui mêle enjeux judiciaires et calculs politiques.
Dans les couloirs feutrés de la Haute Cour militaire, un nom résonne avec insistance, celui de Richard Bondo Tshibombo. L’homme n’est pas un inconnu. Ancien avocat de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI), défenseur de figures controversées comme Eugène Diomi Ndongala ou encore Fortunat Biselele, il s’est bâti une réputation de ténacité et de fidélité à ses causes.
Aujourd’hui, c’est en qualité d’avocat de la République qu’il mène l’offensive judiciaire contre l’ancien président Joseph Kabila, poursuivi par contumace pour trahison et crimes graves. Son rôle dépasse la simple plaidoirie, il incarne, pour une partie de l’opinion publique, la volonté d’un État de solder les comptes avec un passé marqué par l’impunité.
Proche de l’UDPS, parti au pouvoir, Richard Bondo Tshibombo ne cache pas son objectif, affaiblir le « système Kabila ». Ses prises de parole récentes évoquent une possible saisie des avoirs bancaires et immobiliers de l’ex-chef de l’État, y compris à l’étranger, une perspective qui alimente autant l’espoir de justice que la crainte de représailles politiques.
Mais si certains voient en lui l’artisan d’une ère nouvelle de redevabilité, d’autres dénoncent une justice d’exception, instrumentalisée par des considérations partisanes. Entre admiration et suspicion, son parcours dans ce procès reflète les lignes de fracture qui traversent la société congolaise, quête de justice pour les uns, règlements de comptes politiques pour les autres.
Quoi qu’il en soit, Richard Bondo Tshibombo s’impose comme l’un des visages incontournables de ce procès hors normes, symbole d’une justice en quête de légitimité et d’une scène politique toujours marquée par l’ombre de Joseph Kabila.
