Tshopo : l’ABEF-ND renforce le maillon communautaire de la santé reproductive

À Kisangani, l’ABEF-ND, avec l’appui financier de CAFI-FONAREDD, organise une formation des prestataires de santé et relais communautaires sur la planification familiale. Une réponse structurée aux défis persistants liés à la santé reproductive dans la province.
Ce 22 juillet 2025, l’Association pour le Bien-Être Familial / Naissance Désirable (ABEF-ND), avec le soutien financier de CAFI-FONAREDD, a lancé une session intensive de formation en planification familiale à Kisangani. La formation se déroule au centre Monako et cible les prestataires cliniques ainsi que les agents de Distribution à Base Communautaire (DBC) intervenant dans les zones de santé de la commune Tshopo et de Kabondo.

« Nous faisons face à une disponibilité insuffisante des produits contraceptifs dans plusieurs structures de santé », alerte le docteur Didier Kamanga Lifenge, coordonnateur provincial de l’ABEF-ND/Tshopo. « À cela s’ajoute la persistance des décès maternels évitables, qui posent un véritable problème de gouvernance sanitaire », ajoute-t-il.


La session est structurée selon les profils, douze jours pour les prestataires cliniques, dix jours pour les DBC à profil médical, et huit jours pour les DBC résidant dans les communautés. Ces relais, vivant dans les zones d’intervention, jouent un rôle fondamental dans la sensibilisation et l’orientation des populations.
« Ces relais communautaires assurent le lien direct entre les ménages et les structures de soins. Il est donc capital de les doter d’outils clairs, concrets et efficaces », insiste le docteur Kamanga. « Nous comptons sur leur assiduité et leur engagement pour traduire cette formation en actions visibles sur le terrain. »



La province de la Tshopo affiche une prévalence contraceptive d’environ 9 %, bien en dessous des objectifs nationaux. Une réalité préoccupante pour les professionnels de la santé reproductive.
« Ce chiffre n’est pas acceptable. Nous devons impérativement remonter cette statistique si nous voulons réduire les grossesses non désirées et améliorer la santé des femmes », martèle le docteur Kamanga.
Parmi les intervenants, la docteure Micheline Balanshi, venue de Kinshasa, représente le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR). Elle coordonne une partie des modules dispensés.

« Nous avons ouvert la formation avec des généralités sur la planification familiale, ses avantages, les droits des clientes et la classification des méthodes contraceptives », explique la docteure Micheline.
Mais au-delà de la formation technique, les blocages culturels restent persistants.
« Le message de la planification familiale est encore mal interprété dans certaines communautés. Les hommes sont parfois un frein à l’adhésion des femmes. D’où l’importance d’un bon counselling, adapté au contexte local », souligne-t-elle.
À travers cette initiative, l’ABEF-ND et ses partenaires espèrent constituer une force d’intervention bien formée, capable de faire évoluer les mentalités et de rendre la planification familiale plus accessible, mieux comprise et plus utilisée. Pour la Tshopo, c’est un pas stratégique vers une santé reproductive équitable et durable.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS