Nord-Kivu : Les prix du carburant s’effondrent à Butembo et Beni après une pénurie prolongée
Les villes de Butembo et Beni, dans la province du Nord-Kivu, connaissent depuis ce week-end une baisse spectaculaire du prix du carburant. Cette chute intervient après une semaine de tension sur le marché pétrolier local, causée par des blocages douaniers et un désaccord entre opérateurs économiques et autorités fiscales.
Depuis le samedi 12 juillet 2025, une tendance à la baisse est observée sur les prix des carburants à Butembo et Beni. Dans ces deux villes stratégiques de l’est de la RDC, le litre d’essence est désormais vendu entre 3 500 et 3 900 Francs Congolais, contre 7 000 FC quelques jours plus tôt. Le mazout, quant à lui, se négocie entre 3 600 et 3 700 FC. Cette amélioration est liée à l’arrivée massive de camions-citernes qui étaient bloqués au poste frontalier de Kasindi, freinant l’approvisionnement pendant près d’une semaine. D’après Polycarpe Ndivito, président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) de Butembo/Lubero, la situation était tendue à cause de la fin des exonérations douanières, provoquant une augmentation des taxes à l’importation des produits pétroliers.
« Le carburant manquait sur le marché car les opérateurs attendaient une reconduction des facilités fiscales. Ce blocage a été levé, l’offre est revenue, et les prix se stabilisent », a-t-il expliqué.
Dans le secteur informel, les revendeurs appelés localement « Kadafi » ajustent également leurs prix en fonction de ce nouvel équilibre du marché. Malgré cette baisse, les tarifs des transports urbains restent pour l’instant inchangés, une situation que les chauffeurs justifient par la dépréciation continue du Franc Congolais face aux devises étrangères.
La Direction générale des douanes et accises (DGDA), de son côté, a rappelé que les tarifs douaniers n’ont pas été revus à la hausse, mais que l’insolvabilité de certains importateurs a perturbé le système de paiement échelonné. Cela a conduit à une suspension temporaire des exonérations par le ministère des Finances.Paul Kayembe, chef provincial de la DGDA, a exhorté les opérateurs à respecter la structure officielle des prix :
« La population doit voir les produits mis en consommation. Il faut que les commerçants se conforment aux règles fiscales en vigueur », a-t-il insisté.
Le marché du carburant à Butembo et Beni retrouve peu à peu son équilibre. Si la situation semble se normaliser, elle révèle toutefois les fragilités du système de régulation et la dépendance persistante aux décisions fiscales nationales.
