IMG 20211020 WA0047 1080x570 1

Nord-Kivu : les habitants de Rutshuru fuient, les terres restent muettes

IMG 20211020 WA0047 1080x570 1

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) alerte sur la détérioration continue de la situation sécuritaire dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Dans son dernier rapport couvrant la période du 1er au 30 juin 2025, l’agence onusienne indique que les affrontements armés se sont intensifiés, forçant de nombreuses familles à fuir et rendant l’accès aux champs pratiquement impossible.

« Depuis le 5 juin, plus de 3 600 personnes, soit environ 720 ménages, ont fui la localité de Bukombo », rapporte OCHA, précisant que la majorité d’entre elles ont trouvé refuge à l’Hôpital général de Birambizo, dans la paroisse catholique locale et au sein de familles d’accueil.

Le 5 juin, au moins cinq civils ont été tués dans les villages de Kakuka et Muhanga/Kanage. De nouveaux affrontements ont également été signalés entre le 16 et le 29 juin dans les groupements de Bukombo, Mutanda et Kihondo, causant la mort d’un civil et faisant six blessés. Ces derniers ont été pris en charge dans les structures de santé de Nyanzale et Katsiru.

D’après OCHA, « les récents incidents ont entraîné des mouvements de population vers Mweso, Kashuga, Katsiru, Nyanzale centre et JTN ». L’organisation précise que les données exactes sur le nombre de déplacés sont encore en cours de collecte.

Dans ce contexte, l’accès des habitants aux champs demeure très limité. « Cette situation aggrave leurs conditions de vie déjà précaires, alors que le contexte sécuritaire reste extrêmement tendu », souligne le rapport. Entre le 19 et le 28 mai, dans la chefferie de Bwito, au moins 61 civils ont été tués et 766 maisons incendiées, selon les chiffres communiqués.

Le climat sécuritaire demeure également préoccupant pour les organisations humanitaires. Le 6 juin, deux travailleurs humanitaires d’une ONG internationale ont été enlevés sur l’axe Goma–Rutshuru. Ils ont été relâchés quatorze jours plus tard. Dans la chefferie de Bwisha, un calme relatif a été observé, bien que les tensions restent vives à Bwito.

Parallèlement, des pourparlers sont en cours à Doha, au Qatar, entre des représentants du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l’AFC/M23, avec la médiation des États-Unis. Ces discussions font suite à la signature de l’accord de Washington entre Kinshasa et Kigali. Malgré ces initiatives, les accusations mutuelles entre les deux parties persistent. Au cours de la dernière réunion du Conseil des ministres, le gouvernement congolais a accusé le M23, avec le soutien présumé du Rwanda, de renforcer ses positions en vue d’une offensive contre la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu.

Publications similaires

Laisser un commentaire