Nord-Kivu : Le sit-in de la société civile interdit à Oïcha par l’administration militaire

Ce lundi 10 novembre 2025, la société civile d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu), n’a pas pu tenir le sit-in annoncé devant le bureau communal. L’administration militaire a interdit la mobilisation, invoquant un risque de trouble à l’ordre public.
Prévu pour ce lundi, le sit-in initié par la société civile locale visait à déposer un mémorandum contenant les revendications des habitants sur les questions sécuritaires persistantes à Oïcha. Mais la manifestation a été bloquée par décision des autorités locales.
« Déposer un mémo, c’est un droit civique reconnu par l’État, et deux ou trois personnes peuvent aller le faire. Mais la malignité auquel joue la société civile noyau d’Oïcha pour perturber l’ordre public est déjà connue. Nous avons assez observé. Il est temps de corriger », a déclaré le colonel Charles Ehuta Omeonga, administrateur militaire du territoire de Beni.
Le colonel a estimé que ce rassemblement constituait une tentative déguisée de mobilisation politique ou subversive, au détriment de l’ordre public.La société civile, pour sa part, déplore une restriction des libertés publiques et dénonce un climat de plus en plus hostile à l’expression citoyenne. Elle affirme que son action était pacifique et visait uniquement à faire entendre la voix des populations victimes de l’insécurité.
« Nous n’avions pas l’intention de troubler l’ordre. Ce sit-in était symbolique et avait pour seul objectif de remettre un mémorandum », confie un membre du noyau local sous anonymat, dénonçant un musellement croissant des voix citoyennes.
Alors que la situation sécuritaire reste tendue dans la région, cette interdiction vient illustrer une fois de plus la fragilité du dialogue entre autorités militaires et acteurs civiques dans l’est de la RDC. La société civile annonce qu’elle explorera d’autres voies pour se faire entendre.

