Disparu depuis 7 mois : Ngoy Mulunda, toujours introuvable, sa famille alerte la CNDH

Arrêté en décembre 2024 en Zambie, l’ancien président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, n’a plus donné signe de vie. Sa femme tire la sonnette d’alarme.
Depuis son interpellation à Lusaka, en décembre 2024, aucune communication officielle n’a été faite concernant le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sept mois plus tard, le silence demeure total sur les circonstances de sa détention, son lieu de garde et son état de santé.
Face à cette situation jugée préoccupante, son épouse a officiellement saisi la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). Dans une correspondance adressée à son président, elle dénonce une détention arbitraire et inhumaine, marquée par l’absence d’assistance judiciaire, le refus de tout droit de visite et la privation de soins médicaux.
« Depuis son arrestation, nous n’avons eu aucune information officielle. Tout indique qu’il serait retenu au secret dans un centre clandestin de la DEMIAP, sous contrôle de la maison militaire du Chef de l’État », affirme un proche de la famille.
La lettre adressée à la CNDH demande des enquêtes urgentes et la garantie des droits fondamentaux pour Daniel Ngoy Mulunda, notamment l’accès à un avocat, une comparution devant un juge, et des soins médicaux adaptés. L’état de santé du pasteur, âgé et souffrant de plusieurs pathologies chroniques, serait sérieusement compromis.
Proche de l’ancien président Joseph Kabila, Ngoy Mulunda avait déjà été incarcéré en 2021 pour incitation à la haine tribale, avant d’être libéré après avoir purgé une partie de sa peine. Son arrestation en Zambie, suivie de son transfert présumé en RDC, n’a jamais été confirmée publiquement, renforçant le flou et les soupçons d’enlèvement déguisé.
L’appel de la famille intervient dans un contexte de crispation entre institutions et organisations des droits humains. Plusieurs voix, dont celles de juristes et d’acteurs de la société civile, exigent une prise de position claire de la part des autorités, estimant qu’aucune cause ne justifie la disparition prolongée d’un citoyen sans procédure judiciaire.
Pour rappel, Daniel Ngoy Mulunda a dirigé la CENI lors des élections de 2011. Son nom est souvent associé aux tensions postélectorales de cette époque. Militant méthodiste, il reste une figure clivante du paysage politique congolais.
