RDC : le LGD annonce l’exil de Matata Ponyo et dénonce une dérive autoritaire

Dans une déclaration publique, le parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) a révélé que son président national, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, s’est volontairement retiré du pays face à ce qu’il qualifie d’acharnement judiciaire. Le parti crie à la persécution politique et alerte sur un recul inquiétant de l’État de droit.
Le LGD a tiré la sonnette d’alarme.Dans un communiqué lu ce mercredi 30 juillet 2025 par le secrétaire exécutif national du parti, le LGD a annoncé que son leader, Matata Ponyo Mapon, se trouve désormais à l’étranger pour des « raisons de sécurité personnelle et politique ». Le parti affirme que cet exil n’est pas un simple voyage mais une décision mûrement réfléchie pour « échapper à une justice instrumentalisée par le pouvoir en place ».
« Le président Matata Ponyo est contraint à l’exil. Ce n’est pas une fuite, c’est un choix de survie politique dans un contexte de répression ciblée », a déclaré Me Dieudonné Kalindye Byansasa, dénonçant une série de procédures judiciaires jugées abusives à l’encontre de l’ancien Premier ministre.
Cette annonce intervient dans un climat politique tendu, marqué par une recrudescence des arrestations et convocations d’opposants. Le LGD accuse les autorités de « confondre justice et vengeance politique », et affirme que les poursuites contre Matata Ponyo dans les affaires Bukanga-Lonzo et Zaïrianisation ne visent qu’à l’écarter de l’échiquier politique.
« On cherche à tuer politiquement Matata Ponyo parce qu’il dérange », a insisté Kalindye Byansasa, évoquant un recul grave des libertés fondamentales et de la démocratie.
Dans sa déclaration, le LGD a également appelé la communauté internationale à observer de près la situation politique congolaise et à « ne pas rester silencieuse face à la persécution d’un opposant de premier plan ». Le parti invite par ailleurs les institutions nationales, notamment le Conseil Supérieur de la Magistrature, à préserver l’indépendance de la justice, condition essentielle à toute démocratie.
Alors que le débat sur l’indépendance de la justice refait surface, l’« exil » annoncé de Matata Ponyo pourrait bien ouvrir une nouvelle phase de crispation entre le pouvoir et l’opposition, à quelques mois des échéances politiques décisives.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS