Lubumbashi : Joyce Tunda et Patrick Kafwimbi, deux maires pour une seule ville

À Lubumbashi, la gestion de la mairie est plongée dans une impasse. Deux maires intérimaires revendiquent simultanément la même fonction, entre arbitrage judiciaire et contestation politique.

La ville de Lubumbashi, deuxième agglomération du pays, se retrouve au cœur d’une situation institutionnelle inédite. Depuis ce lundi 1er septembre, deux figures politiques se disputent la direction de la mairie, Joyce Tunda Kazadi et Patrick Kafwimbi, tous deux issus du même parti, l’UDPS.

Le rebondissement est venu de la Cour d’appel du Haut-Katanga, qui a officiellement procédé à l’installation de Joyce Tunda comme maire intérimaire. Cette décision s’appuie sur une ordonnance du Conseil d’État, rendue le 10 juillet, qui suspend l’arrêté du Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, ayant désigné Patrick Kafwimbi.

Dans un procès-verbal signé par le magistrat Zébédée Kandolo et le chef de division urbaine, le message est clair :

« A procédé ce jour à l’installation officielle de madame Tunda Kazadi Joyce en qualité de maire de la ville de Lubumbashi à titre intérimaire, réhabilitée par la susdite décision judiciaire ROR 1308 opposable à tous. »

Pourtant, quelques heures plus tard, Patrick Kafwimbi faisait une apparition remarquée à la mairie, sous les applaudissements de ses partisans. Cette cohabitation forcée à la tête de l’administration municipale crée une confusion qui suscite de vives inquiétudes.

La société civile locale dénonce un « spectacle déroutant » qui fragilise la crédibilité de l’institution et perturbe le fonctionnement de la ville. L’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, qui avait déjà invité les deux camps à œuvrer pour la stabilité de la mairie, se retrouve impuissante face à ce bras de fer où se mêlent justice et politique.

Deux maires intérimaires pour une seule ville, le cas de Lubumbashi illustre les tensions persistantes entre décisions judiciaires et logiques politiques. La capitale cuprifère attend désormais un arbitrage ferme pour sortir de l’impasse.