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Katumbi a-t-il raison d’accuser Kinshasa d’indifférence face aux atrocités des ADF ?

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Après le massacre de Komanda, qui a coûté la vie à plus de 40 personnes en Ituri, Moïse Katumbi hausse le ton. Dans une déclaration poignante, l’ancien candidat à la présidence dénonce le silence des autorités nationales et appelle à une réponse urgente face à l’horreur qui frappe les populations de l’Est. Est-ce un cri légitime ou un réquisitoire politique ?

Le silence de Kinshasa après les dernières tueries à Komanda, dans le territoire d’Irumu, en Ituri, continue de choquer. Au moins 40 civils, selon les premières sources locales, ont été abattus dans leurs maisons par les rebelles ADF/MTM, ce dimanche 27 juillet 2025. À la suite de cette énième tragédie, Moïse Katumbi a réagi avec fermeté.

« 40 compatriotes tués à Komanda, en Ituri. Ni mot de compassion, ni indignation. Silence assourdissant ! Comme si nos vies n’ont plus de valeur. L’Est n’a que trop souffert. Trop c’est trop ! », déclare-t-il sur son compte X (ex-Twitter), dans une publication largement partagée.

Ce message, cinglant, relance le débat sur la responsabilité morale de l’État congolais face aux violences récurrentes dans l’Est du pays. Alors que la société civile locale crie à l’abandon, le mutisme de plusieurs institutions nationales choque l’opinion. Ni le président de la République, ni le gouvernement n’avaient, jusqu’à ce lundi 28 juillet, publié de communiqué officiel sur cette attaque sanglante.

Les massacres dans l’Est, notamment en Ituri, au Nord-Kivu et dans une moindre mesure au Sud-Kivu, s’enchaînent sans relâche. Les groupes armés ADF, Codeco, Zaïre, Maï-Maï continuent de semer la mort dans des zones où l’armée peine à établir un contrôle effectif.

Le territoire d’Irumu, déjà endeuillé par des dizaines de précédents massacres, semble sombrer dans une spirale macabre. Malgré l’état de siège toujours en vigueur dans la région, les civils restent les principales cibles. Des villages entiers sont vidés, des familles décimées, des infrastructures détruites.

La sortie médiatique de Moïse Katumbi prend donc des allures de plaidoyer pour les populations de l’Est. Ce n’est pas la première fois que le leader d’Ensemble pour la République s’exprime sur les violences dans cette partie du pays, mais cette fois-ci, son ton est plus accusateur.

À travers ses mots, nombreux sont ceux qui lisent l’écho d’un profond ras-le-bol partagé par des millions de Congolais, dans l’Est comme ailleurs. La formule « Comme si nos vies n’ont plus de valeur » a particulièrement touché l’opinion.

Alors que les ADF continuent d’endeuiller l’Est du Congo dans une relative indifférence, la question de la compassion institutionnelle et de la responsabilité politique reste entière. Katumbi aura-t-il été la seule voix à se lever ? Et surtout, son cri changera-t-il quelque chose à l’avenir des populations de Komanda, Beni, Irumu ou Boga ?

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