Kisangani : dotation des poubelles publiques, entre espoir et scepticisme

L’annonce du maire de Kisangani sur l’installation de nouvelles poubelles publiques divise les habitants. Entre encouragements et doutes, l’initiative suscite un vif débat.
Face à l’insalubrité qui ronge la ville, le maire de Kisangani, Delly Likunde, a annoncé jeudi 14 août 2025 la mise en place de poubelles publiques dans la commune Kisangani. Une mesure qui répond à un besoin exprimé depuis longtemps par la population.
« Je crois que ces poubelles vont faciliter le travail pour les services d’assainissement et que cela va perdurer », s’est réjoui un habitant du bloc Kibibi.
D’autres partagent le même enthousiasme mais expriment des craintes.
« J’espère que les mesures de sécurité et de maintien à place de ces poubelles seront envisagées, car sinon elles seront volées, surtout qu’il y a des milieux où le vol et l’acharnement contre les biens publics sont récurrents », confie un résident du bloc Simestan.
Des inquiétudes persistantes
À côté de ces encouragements, certains estiment que sans une véritable mobilisation, ces poubelles risquent de devenir des sources d’accumulation de saletés.Un opérateur économique installé au PK7 Kibibi se dit favorable à l’idée, mais pointe un problème de suivi :
« Ça fait près de deux mois que j’ai une poubelle devant ma boutique mais en aucun jour le service de ramassage n’est venu évacuer, bien que je sois soumis à un prix consacré à cette finalité. »
La réponse du maire
Interrogé par la radio Okapi, le maire Delly Likunde a reconnu le « manque de suivi » dans la gestion des poubelles installées par le passé. Il promet cette fois un dispositif plus efficace, avec l’appui des services de collecte et de ramassage des déchets.
Il a également insisté sur le renforcement du salongo, l’activité hebdomadaire d’assainissement des espaces publics, désormais obligatoire. Les récalcitrants s’exposeront à des amendes.
Entre optimisme et scepticisme, la réussite de cette initiative dépendra de la capacité des autorités à assurer un suivi rigoureux et à instaurer une véritable culture de propreté à Kisangani.

Journaliste, Chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC), et Agriculteur.