Kisangani : Victimes dénoncent le détournement des fonds du FRIVAO et réclament une nouvelle équipe

Ce jeudi 23 octobre 2025, des dizaines de victimes de la guerre de six jours ont bloqué la route Abbé Munyororo à Kisangani pour dénoncer le détournement des fonds du FRIVAO et réclamer la nomination d’une équipe
Dès le matin de ce jeudi 23 octobre, hommes et femmes victimes de la guerre de six jours ont investi la route Abbé Munyororo, interrompant la circulation des motos à trois roues et des véhicules, tout en laissant passer les piétons et les motos à deux roues. Leur mobilisation visait à exiger la reprise du processus d’indemnisation suspendu depuis plusieurs mois, ainsi qu’à dénoncer les dysfonctionnements du FRIVAO (Fonds Spécial de Répartition de l’Indemnisation aux Victimes des Activités illicites de l’Ouganda).
Les manifestants accusent notamment l’ancienne équipe de détournement des fonds et contestent la nomination de Chançard Bolukola comme coordonnateur du FRIVAO, faite par l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba. Selon eux, cette nomination aurait favorisé des magouilles au détriment des véritables bénéficiaires.

« Nous n’avons plus confiance aux dirigeants de FRIVAO. L’ancienne équipe a laissé beaucoup de véritables bénéficiaires sans indemnisation. Nous demandons au Président Félix Antoine Tshisekedi de nommer une personne de bonne foi pour diriger le FRIVAO. »
Ils avancent :
« Chançard Bolukola n’a pas été choisi par nous. C’est l’ancien ministre Constant Mutamba qui l’a mis à ce poste pour organiser le détournement des fonds. Nous voulons que l’indemnisation reprenne avec des personnes de confiance. »
Sur place, Samuel Bosengi, coordonnateur provincial de l’association Nouvelle Vie et secrétaire exécutif provincial adjoint de la société civile, a rappelé le rôle de la société civile dans le suivi du processus :

« Nous constatons que plusieurs victimes attendent encore leurs indemnités. La société civile recommande aux autorités de rouvrir les bureaux du FRIVAO et de relancer les indemnisations sans délai, pour que justice soit rendue. »
Les victimes ont souligné que certains dossiers de recours avaient été brûlés ou laissés en suspens, aggravant leur frustration et leur sentiment d’injustice.
« Cela fait déjà sept mois que nous n’avons pas été payés. L’argent que l’Ouganda a versé pour nous indemniser reconnaît le sang de nos familles versé ici à Kisangani. Nous ne voulons plus de blocage administratif ou de détournement. »
Samuel Bosengi a également mis en garde contre une possible escalade sociale :
« Nous demandons aux autorités provinciales et nationales de prendre nos cris au sérieux. Si rien n’est fait, la situation pourrait dégénérer et provoquer des troubles. Protégeons la Tshopo, protégeons les victimes et préservons la paix sociale. »
Les manifestants ont occupé la chaussée pendant plusieurs heures, scandant des slogans et appelant à la nomination d’une nouvelle équipe capable de poursuivre l’indemnisation de manière transparente et équitable. La mobilisation a attiré l’attention des médias locaux et de la société civile, soulignant l’urgence de débloquer les fonds et de rétablir la confiance des victimes envers le FRIVAO.
À Kisangani, la colère des victimes révèle l’ampleur des frustrations face aux détournements présumés et au blocage administratif du FRIVAO. Elles appellent le Président de la République et les autorités provinciales à intervenir rapidement pour que justice soit faite, que l’indemnisation reprenne et que la paix sociale soit préservée.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS