Kisangani : colère des gérants M-Pesa après l’assassinat de Benjamin Ezulua

À Kisangani, les gérants de shops M-Pesa sont descendus dans la rue ce vendredi 5 septembre pour dénoncer l’insécurité et exiger justice après le meurtre de leur collègue Benjamin Ezulua. Leur marche a été dispersée par la police avant qu’ils ne soient reçus à la mairie.
La capitale provinciale de la Tshopo a vécu une nouvelle journée de tension. Ce vendredi 5 septembre 2025, plusieurs gérants de shops de mobile money, communément appelés M-Pesa, se sont rassemblés à l’esplanade de la Poste centrale pour exprimer leur indignation. Ils protestaient contre l’assassinat, quelques jours plus tôt, de leur collègue Benjamin Ezulua, grièvement blessé lors d’un braquage armé et décédé par la suite à l’hôpital.
Dès les premières heures de la matinée, les commerçants ont dénoncé la montée de l’insécurité urbaine qui cible particulièrement les opérateurs de transfert d’argent. Mais leur marche pacifique a été brutalement interrompue par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC), qui ont procédé à une dispersion musclée. Malgré cela, les manifestants ont réussi à se rendre à la mairie, où une délégation a été reçue par l’autorité urbaine.
Dans la foulée, les gérants M-Pesa ont décidé de décréter deux jours sans activités à Kisangani, une manière de marquer leur mécontentement et de faire entendre leur voix face à la recrudescence des braquages.
« Nous ne pouvons plus travailler la peur au ventre. L’État doit assumer sa responsabilité de nous protéger », a déclaré l’un des protestataires.
La disparition tragique de Benjamin Ezulua, figure bien connue du secteur, résonne comme un symbole d’une insécurité qui fragilise l’activité économique locale. Ce mouvement des gérants M-Pesa ouvre un nouveau chapitre dans le bras de fer entre opérateurs économiques et autorités de la ville, qui sont désormais appelées à donner des réponses concrètes.
Alors que la population de Kisangani attend des mesures fortes pour endiguer la criminalité urbaine, la mort de Benjamin Ezulua pourrait bien marquer un tournant dans la mobilisation des acteurs économiques face à l’insécurité.
