Kinshasa : Dix ans de prison pour Honorine Porsche dans l’affaire RawBank, les autres prévenus relaxés
Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a condamné, ce mercredi 26 novembre 2025, Honorine Porsche Mukuna Onake à dix ans de servitude pénale pour vol à main armée et actes terroristes. Les autres prévenus ont été relaxés faute de preuves.
Le verdict est tombé dans l’affaire du braquage qui avait visé, le 16 octobre dernier, l’agence RawBank de la place Victoire. Le Tribunal militaire a reconnu coupable Honorine Porsche Mukuna Onake, de nationalité allemande mais d’origine congolaise. Elle devra également verser 100 000 dollars à RawBank et 5 000 dollars à la partie civile Bijoux Bidor, à titre de dommages et intérêts.
En revanche, les quatre autres prévenus le commissaire adjoint Molo Likombi César, le sous-commissaire principal Kashama Anderson, ainsi que les agents de sécurité Katompa Bukasa et Kingambo Wa Kingambo Nordin ont été acquittés, le Tribunal estimant que les éléments versés au dossier ne permettaient pas d’établir leur implication. Deux accusés en fuite, Benjamin et Kapi, ont eux aussi été acquittés malgré leur jugement par défaut.
Un verdict qui contraste avec les réquisitions du ministère public. Celui-ci avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité contre Honorine Porsche, qu’il décrivait comme la cerveau de l’opération, et la peine de mort pour les autres prévenus, estimant que leur participation renforçait l’organisation du réseau criminel. Les avocats des parties civiles avaient soutenu ces réquisitions et réclamé d’importantes réparations financières.
Face à cette ligne dure, la défense avait plaidé la démence pour Honorine Porsche, affirmant que celle-ci souffrirait de graves troubles psychiatriques, tandis que les avocats des agents de sécurité et des policiers avaient réclamé l’acquittement pur et simple, soulignant leur professionnalisme lors des faits.
Ouvertes le 24 octobre, soit moins de deux semaines après la tentative de braquage, les audiences s’étaient déroulées à un rythme soutenu en raison de la sensibilité du dossier et du nombre de prévenus.
Avec ce verdict, la justice militaire referme un dossier brûlant, mais laisse ouverte une question centrale comment une attaque d’une telle ampleur a-t-elle pu être menée au cœur d’un des carrefours les plus surveillés de Kinshasa.
Abdoul ULAFIA
