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Kabila pris en compte dans l’accord de Doha : vers une reconfiguration politique en RDC ?

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Alors que Kinshasa et l’AFC/M23 scellent un accord de principe à Doha, le vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, affirme que Joseph Kabila est « pris en charge » par ce processus. Une déclaration lourde de sens qui pourrait redessiner les lignes de la scène politique congolaise.

Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, le Vice-Premier ministre congolais en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a livré une position sans ambiguïté sur le rôle de Joseph Kabila dans le contexte des discussions de paix en cours entre Kinshasa et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23).

« Nous n’attendons rien de Joseph Kabila. Il sera pris en charge par l’accord de paix de Doha, négocié directement entre ses hommes et nous. Nous ne pensons pas lui réserver un traitement particulier », a-t-il déclaré.

Ces propos surviennent alors que l’ancien président mène des consultations politiques à Goma et dans le Sud-Kivu, et s’oppose frontalement au volet minier de l’accord conclu entre Kinshasa et Washington, qu’il juge défavorable aux intérêts congolais. Kabila plaide en parallèle pour un dialogue national inclusif, soutenu notamment par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC).

Signé le 19 juillet 2025, l’accord de principes entre le gouvernement congolais et les représentants de l’AFC/M23 prévoit l’entrée en vigueur de ses premières mesures dès le 29 juillet. Ce processus, piloté sous médiation qatarie, ouvre la voie à des négociations pour un accord global avant le 8 août. L’implication annoncée de Kabila même indirecte marque un tournant. Son retour dans les calculs stratégiques d’un pouvoir qu’il critique depuis les coulisses révèle un repositionnement subtil. Si certains y voient un pas vers l’inclusion, d’autres redoutent une manœuvre pour neutraliser une opposition structurée.

La déclaration de Shabani semble viser à désamorcer toute polarisation autour de l’ex-président, mais elle soulève de nombreuses questions : de quelle manière Kabila est-il pris en compte ? Quels seront les contours de sa participation éventuelle ? Et quel message cela envoie-t-il aux autres forces politiques encore marginalisées du processus de Doha ?

Alors que l’application de l’accord débute dans quelques jours, une équation délicate s’impose : le gouvernement peut-il faire coexister, dans une même architecture de paix, Kabila, les groupes armés, les mouvements citoyens et les acteurs du pouvoir actuel, sans nourrir de nouvelles fractures ?La paix est peut-être en négociation. Mais la stabilité politique, elle, est loin d’être acquise.

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