Design sans titre 20250702 131626 0000 scaled

Julien Paluku charge Kigali : « Les FDLR, un vieux prétexte pour une guerre minière »

Design sans titre 20250702 131626 0000

Le ministre congolais du Commerce extérieur accuse le Rwanda de manipuler la menace FDLR pour justifier son ingérence persistante dans l’est de la RDC. Il appelle les Congolais à ouvrir les yeux.

Dans un ton ferme mais mesuré, Julien Paluku Kahongya, ministre du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu, a accusé le Rwanda de jouer une partition dangereuse dans la région des Grands Lacs. Il dénonce un usage « stratégique » de la menace FDLR pour légitimer une présence armée rwandaise sur le sol congolais.

« Ce discours selon lequel les FDLR menaceraient le Rwanda est un vieux disque rayé. Le Rwanda a occupé une partie de notre territoire à deux reprises, et pourtant, les FDLR sont toujours là. Pourquoi ? Parce que leur existence sert d’alibi », a déclaré Paluku dans une intervention relayée mardi.

L’ancien gouverneur s’appuie sur des rapports onusiens qui estiment à environ 1 000 le nombre de combattants FDLR actifs, dont plusieurs seraient même « recyclés » par le Rwanda pour entretenir un climat d’instabilité favorable à l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC.

Kigali contre-attaque

La réaction rwandaise ne s’est pas fait attendre. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a répliqué sur X (anciennement Twitter), en soulignant que la RDC a elle-même reconnu la menace des FDLR dans plusieurs accords récents.

« Si les FDLR sont un mensonge, pourquoi votre gouvernement a-t-il signé à Luanda, puis à Washington, des engagements pour les neutraliser ? », a-t-il interrogé.

Cette déclaration fait référence notamment à l’accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington, qui prévoit une coordination régionale pour désarmer les groupes armés, dont les FDLR.

Derrière la querelle diplomatique se cache une vérité plus amère, selon Paluku, le vrai moteur du conflit reste économique. L’Est du Congo, riche en coltan, or, cassitérite, et cobalt, serait devenu le théâtre d’une guerre de prédation sous couvert de préoccupations sécuritaires.

« Ce n’est plus une question d’ethnies ou de rébellions. C’est une guerre économique. Et tant que nous resterons divisés ou manipulés, d’autres continueront à se remplir les poches pendant que nous pleurons nos morts », a martelé le ministre.

Publications similaires

Laisser un commentaire