Goma : Quatre blessés par balles et un motard tué en l’espace de douze heures

Des attaques ciblées attribuées à des hommes armés non identifiés ont endeuillé la ville de Goma et ses environs dans la nuit du 8 au 9 juillet 2025.
La ville de Goma et le territoire voisin de Nyiragongo ont été le théâtre d’une série d’attaques armées entre mardi soir et mercredi matin. Bilan : quatre civils blessés par balles, un conducteur de moto abattu. Ces événements s’inscrivent dans un contexte sécuritaire déjà tendu.
Au total, cinq personnes ont été directement visées par des attaques menées entre le mardi 8 juillet en soirée et le mercredi 9 juillet au matin dans la ville de Goma (Nord-Kivu) et ses environs immédiats. La première attaque est survenue vers 19 heures dans le groupement de Rusayo, territoire de Nyiragongo. Deux civils, Vianney Kakuru et Shukuru Dieudonné, ont été grièvement blessés par balles, selon des sources locales.
« Ils ont été touchés par des tirs d’hommes armés dont l’identité demeure inconnue », a déclaré un membre de la société civile locale. Les victimes ont été évacuées vers des structures médicales à Goma
Une seconde attaque s’est produite dans la nuit, vers 3 heures du matin, au quartier Katoyi à Goma. Un homme identifié comme Emmanuel Dunia a été criblé de balles à son domicile. Il a été transporté d’urgence dans un centre hospitalier. Quelques heures plus tard, vers 6h30, un autre incident a été signalé au quartier Kyeshero, précisément sur l’avenue Maman Christine, non loin de la morgue de l’hôpital général. Un motard a été abattu par des hommes armés qui ont emporté sa moto.
« Le corps gisait encore au sol à 8 heures. Sa moto avait disparu », a confié un témoin.
Ces incidents s’ajoutent à une situation sécuritaire déjà préoccupante. Un récent rapport du Conseil provincial de la jeunesse du Nord-Kivu a recensé entre le 7 juin et le 3 juillet 2025 : 47 morts violentes, 75 cas de violences sexuelles, 14 enlèvements, 66 braquages, 63 cas d’incendies criminels, dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et la ville de Goma.
En réponse à cette montée d’insécurité, l’administration de l’AFC/M23, qui contrôle plusieurs zones de la région, a annoncé le déploiement de caméras de surveillance à infrarouge dans certains quartiers de Goma. Cette opération a débuté ce mercredi 9 juillet.
Ces événements soulèvent de nouvelles questions sur l’efficacité des dispositifs de sécurité mis en place dans une ville stratégique, déjà sous haute tension. En l’absence d’interpellations ou de revendications, l’insécurité reste diffuse, imprévisible et profondément ancrée dans le quotidien des populations civiles.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS