Goma : nouvelle opération de bouclage de l’AFC/M23 à Mabanga Sud, plusieurs jeunes arrêtés

Les rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), qui contrôlent plusieurs zones dans le Nord-Kivu, ont mené une nouvelle opération de bouclage dans le quartier Mabanga Sud à Goma, ce mercredi 6 août 2025. Des arrestations ciblées ont été signalées, alimentant la peur au sein de la population civile.

Aux premières heures de la matinée de ce mercredi, des éléments armés identifiés comme appartenant à l’AFC/M23 ont envahi le quartier Mabanga Sud, dans la commune de Karisimbi à Goma. L’opération de bouclage, la sixième depuis leur prise de contrôle de la ville, a donné lieu à plusieurs interpellations de jeunes hommes, selon des témoignages concordants recueillis par YOKA INFOS.

« Ils ont encerclé le quartier à partir de 5 heures du matin. Les jeunes qui ne pouvaient pas justifier leur identité ou leur domicile ont été embarqués de force », confie un habitant sous anonymat, visiblement choqué.

Les militaires rebelles ont procédé à des fouilles maison par maison, à la recherche, selon eux, d’éléments suspects ou d’armes. Aucune communication officielle n’a été faite par les autorités militaires de l’AFC/M23 à ce sujet. Cependant, la population redoute une généralisation de ces opérations, qu’elle considère comme des formes d’intimidation.

Des blessés ont également été signalés, notamment deux jeunes touchés lors de leur tentative de fuite. Ils ont été conduits d’urgence dans une structure sanitaire de fortune. L’opération s’inscrit dans un climat de forte insécurité qui prévaut depuis la prise de Goma par la rébellion M23 alliée à l’AFC. Dans les zones qu’elle contrôle, l’administration militaire installée par le mouvement est accusée de procéder à des arrestations arbitraires, notamment de jeunes suspectés de collaborer avec les groupes d’autodéfense.

Depuis plusieurs semaines, des organisations locales de défense des droits humains alertent sur l’ampleur des violations commises à Goma et ses environs sous contrôle rebelle. Elles dénoncent une stratégie de musellement, notamment dans les quartiers considérés comme résistants.

« Il ne s’agit plus de simples bouclages. Nous assistons à une militarisation totale de la ville, avec des zones devenues inaccessibles sans contrôle préalable des rebelles », déclare un membre d’une structure de la société civile de Goma, sous couvert d’anonymat.

Alors que la population de Goma continue de vivre sous une pression constante, la multiplication des bouclages par l’AFC/M23 laisse planer de lourdes inquiétudes sur le respect des droits fondamentaux. Pendant ce temps, les voix appelant à une réponse coordonnée de la communauté internationale se font de plus en plus insistantes.