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Mémoire et justice : La RDC inaugure un mémorial pour les victimes du Genocost

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À Kinshasa, une cérémonie sobre mais solennelle a marqué l’inauguration du tout premier mémorial dédié aux millions de Congolais victimes des violences armées à l’Est. Une nouvelle étape dans la quête de reconnaissance internationale du « Genocost », ce génocide économique que le gouvernement congolais entend faire inscrire dans les annales de l’histoire mondiale.

Sous un ciel nuageux mais chargé d’émotion, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a présidé ce samedi une cérémonie historique au cœur de la capitale : l’inauguration du mémorial du Genocost. Construit en mémoire des millions de Congolais tués, violés, déplacés ou mutilés lors des décennies de conflits dans l’Est du pays, ce monument symbolique devient un haut lieu de mémoire nationale.

L’événement, tenu sur le site du mémorial dans la commune de la Gombe, a rassemblé plusieurs membres du gouvernement, des parlementaires, des représentants des familles de victimes, des acteurs de la société civile, ainsi que des diplomates étrangers. Dans son discours, le Chef de l’État a lancé un vibrant appel à la représentation nationale :

« Le temps est venu pour nous de voter une résolution solennelle, affirmant clairement que ce qui s’est passé dans l’Est de la RDC n’est pas un simple conflit, mais un génocide à caractère économique. »

Cette cérémonie intervient alors que les appels à la reconnaissance internationale du Genocost se multiplient. Le gouvernement congolais, appuyé par des voix de la société civile et de la diaspora, entend désormais bâtir une diplomatie de la mémoire, fondée sur la vérité historique, la justice réparatrice et la souveraineté narrative.

Le Genocost contraction de « génocide » et « coût économique » est un concept forgé par les activistes congolais pour désigner l’extermination à grande échelle de civils congolais, dont les ressources naturelles ont été exploitées au profit d’intérêts étrangers et locaux, dans un climat d’impunité généralisée.

« Ce mémorial est un début, pas une fin », a déclaré un représentant des familles de victimes. « Il ne s’agit pas seulement de se souvenir, mais d’exiger que justice soit rendue, ici et ailleurs. »

En dehors des mots forts et du symbole puissant que représente ce mémorial, les défis restent entiers. Aucun État étranger n’a, à ce jour, officiellement reconnu le Genocost. À l’ONU, les démarches diplomatiques entamées depuis 2021 peinent à convaincre certaines puissances, malgré les rapports accablants d’organisations internationales et de groupes d’experts.

Le prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, absent de la cérémonie, a néanmoins salué cette initiative dans un message relayé par son équipe :

« Ce mémorial doit servir à réveiller les consciences. La justice n’est pas négociable. Elle est le fondement de toute paix durable. »

Avec l’érection de ce mémorial, la République Démocratique du Congo pose un jalon dans l’histoire du combat pour la justice mémorielle. Mais au-delà des pierres gravées et des discours, c’est une stratégie cohérente, tenace et diplomatiquement audacieuse qu’il faudra déployer pour que la mémoire congolaise soit reconnue à l’échelle planétaire et que plus jamais, la vie humaine ne soit sacrifiée sur l’autel des minerais.

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