Fayulu refuse d’entrer au gouvernement : prudence politique ou stratégie de positionnement ?

Alors que le président Félix Tshisekedi s’apprête à former un nouveau gouvernement dans un contexte sécuritaire explosif à l’Est du pays, l’opposant Martin Fayulu, par la voix de ses proches, refuse toute participation immédiate sans dialogue national préalable. Une posture qui interroge sur ses intentions réelles.

Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a annoncé lors du dernier Conseil des ministres la fin de l’actuel gouvernement et la formation imminente d’une nouvelle équipe. Cette annonce intervient alors que le pays traverse une grave crise sécuritaire dans l’Est, où les affrontements contre les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda, s’intensifient.

Face à cette recomposition politique attendue, des voix s’élèvent en faveur d’un gouvernement d’union nationale pour faire front commun contre les menaces qui pèsent sur l’intégrité territoriale de la RDC.

Mais du côté de l’opposition, le camp de Martin Fayulu marque ses distances. Contacté par News.cd, un proche du leader de la coalition Lamuka a tenu à clarifier la position de son camp :

« Cela ne nous concerne pas pour l’instant. La participation de notre camp à un nouveau gouvernement reste conditionnée par un dialogue sincère et inclusif. Ce que nous attendons en priorité, c’est le dialogue. On ne peut pas l’ignorer et prétendre entrer directement dans un gouvernement. »

Cette déclaration contraste avec le récent rapprochement entre Fayulu et Tshisekedi, amorcé notamment autour de la nécessité d’un cadre de concertation nationale sur les grandes questions sécuritaires et institutionnelles.

Cependant, les récentes prises de position de ses collaborateurs signalent un retour à la prudence, voire à une stratégie de différenciation. Dans un pays en proie à une instabilité croissante, l’opposant semble vouloir éviter toute image de compromission sans consensus formel.

Alors que la RDC cherche à stabiliser son exécutif face aux nombreux défis, la position attentiste de Martin Fayulu risque de le placer à la marge… ou de renforcer sa stature d’opposant intransigeant. La balle est désormais dans le camp du pouvoir : le dialogue sera-t-il enfin une priorité ?