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Nord-Kivu : 58 ex-combattants du M23 se rendent aux FARDC et appellent leurs compagnons à quitter la rébellion

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Cinquante-huit ex-combattants du M23, enrôlés de force dans les zones occupées du Nord-Kivu, se sont rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Accueillis à Kisangani par l’état-major de la troisième zone de défense, ils témoignent de leur calvaire et appellent leurs anciens compagnons à abandonner la rébellion.

L’appel au patriotisme lancé il y a un mois par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) continue de produire ses effets. Dans les zones encore sous contrôle rebelle, plusieurs jeunes enrôlés de force par la coalition RDF–AFC–M23 choisissent désormais de déposer les armes et de regagner la mère patrie.

Ce vendredi 24 octobre 2025, 58 ex-rebelles se sont rendus volontairement aux FARDC. Ils ont été accueillis à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, où siège l’état-major de la troisième zone de défense. Dépourvus de tout à leur arrivée, ces jeunes ont été immédiatement pris en charge par les autorités militaires.

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« Lors de la prise de Goma par les rebelles du M23, j’ai été pris de force et envoyé dans leur centre de formation. J’ai passé huit mois à Rumangabo. Je ne pouvais pas continuer à servir les rebelles ni combattre contre mon propre pays. J’ai accepté de mourir en chemin, mais je voulais revenir. Aujourd’hui, je demande à tous de venir, car le gouvernement reçoit tout le monde », confie Samuel Bahati Bienga, ancien combattant du M23.

Plusieurs d’entre eux décrivent des conditions inhumaines dans les camps rebelles. Justin Mastani, autre rendu, raconte avoir vécu un véritable enfer.

« Ils nous ont pris à Goma, puis mis en prison à Rutshuru. Ensuite, on nous a envoyés dans un centre de torture à Bunagana. Nous étions environ sept mille à transporter du sable et à construire des routes. Deux mois plus tard, seuls trois mille ont survécu. Les autres sont morts de faim ou sous les coups », témoigne-t-il.

Les rescapés affirment avoir longtemps hésité à quitter le mouvement, par peur d’être exécutés par les FARDC à leur arrivée. Une crainte alimentée, selon eux, par les responsables du M23.

« Ils nous faisaient peur en disant que les FARDC allaient nous tuer si on se rendait. Mais nous avons été bien reçus. Même ceux qui venaient du côté rebelle ont été accueillis avec respect », poursuit Justin Mastani.

Parmi ces rendus figure également Innocent Mahombi, un mineur congolais, enlevé sur le chemin de l’école et formé de force au maniement des armes. Son unique souhait reste de retrouver sa famille et de reprendre le chemin des études.

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« Les rebelles nous ont pris à l’école. Moi, je ne voulais pas faire l’armée. Je voulais juste continuer mes études et vivre avec mes parents », explique-t-il avec émotion.

La reddition de ces 58 ex-rebelles du M23, désormais entre les mains des FARDC à Kisangani, illustre la détermination de l’armée congolaise à ramener la paix dans l’Est du pays. Elle témoigne aussi d’un regain d’espoir pour des centaines d’autres jeunes encore piégés dans les rangs rebelles, encouragés à revenir vers la mère patrie.

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