Le choléra en RDC : les ministères sectoriels unissent leurs efforts pour une riposte efficace

Douze ministères ont pris part à un atelier tenu à Mbanza-Ngungu pour élaborer un plan de riposte d’urgence contre les épidémies en cours. Une démarche coordonnée, sous le pilotage du ministère du Plan, qui vise à mobiliser des ressources auprès des bailleurs pour contenir l’épidémie avant l’arrivée des pluies.
Du 29 au 31 août 2025, la cité de Mbanza-Ngungu, dans la province du Kongo Central, a accueilli un atelier stratégique réunissant les experts de douze ministères impliqués dans la lutte contre le choléra. Alors que cette maladie reste endémique dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo et connaît une recrudescence inquiétante, les autorités ont choisi de renforcer la coordination intersectorielle pour mettre fin aux réponses fragmentées du passé.
L’atelier, organisé par le ministère du Plan en collaboration avec l’Institut One Health pour l’Afrique, s’inscrivait dans le cadre de la Coordination nationale d’action pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement (CNAEHA), organe de pilotage de la riposte multisectorielle contre le choléra. L’objectif est d’harmoniser les stratégies sectorielles et d’élaborer un plan global d’urgence qui sera présenté la semaine prochaine à Kinshasa pour validation officielle.
Pendant trois jours, les experts ont travaillé sur des plans adaptés aux réalités de chaque domaine. Le ministère de l’Éducation a élaboré un dispositif spécifique pour les écoles en prévision de la rentrée scolaire, tandis que le ministère des Transports a défini une stratégie couvrant les principaux axes routiers, fluviaux et ferroviaires ainsi que les hubs majeurs ports, gares et parkings afin de réduire les risques de propagation du choléra par les voies de communication.
Un élément clé de cette initiative est l’appui technique et logistique des partenaires internationaux. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) apporte une expertise cruciale en matière de surveillance épidémiologique, de protocoles de traitement et de renforcement des capacités. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) soutient la mise en œuvre opérationnelle, notamment à travers ses réseaux communautaires, tandis que l’Unité de gestion du Programme de développement du système de santé (UG-PDSS), financée par la Banque mondiale, contribue au financement des interventions prioritaires. Leur rôle sera déterminant pour crédibiliser l’appel aux bailleurs et garantir la mise en œuvre rapide des actions prévues.
Au-delà de la santé, des secteurs tels que le budget, les finances, l’environnement, l’eau et l’assainissement ont également été intégrés. Cette approche inclusive vise à doter le pays d’un plan global et opérationnel dont la mise en œuvre nécessitera un financement conséquent. L’appel aux bailleurs de fonds sera déterminant pour mobiliser les ressources, particulièrement à l’approche de la saison des pluies, période critique où le débordement des eaux favorise l’expansion de l’épidémie.
La RDC place désormais ses espoirs dans la solidarité des partenaires techniques et financiers et dans la volonté politique de traduire ce plan multisectoriel en actions concrètes, afin de rompre le cycle des épidémies récurrentes et progresser vers l’éradication durable du choléra.
