Choléra en RDC : Le Dr Kamba alerte sur une propagation alarmante après les inondations

Alors que plus de 35 000 cas ont déjà été enregistrés depuis janvier, le ministre de la Santé, Dr Samuel Roger Kamba Mulamba, tire la sonnette d’alarme sur une recrudescence inquiétante du choléra, accentuée par les inondations dans plusieurs provinces. Kinshasa figure parmi les zones les plus touchées.
Lors d’un briefing presse tenu ce lundi 14 juillet sur la chaîne nationale RTNC, le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Dr Samuel Roger Kamba Mulamba, a dressé un tableau préoccupant de la situation sanitaire actuelle en République démocratique du Congo. Rien que pour la semaine du 27 juin, 2 085 nouveaux cas de choléra ont été enregistrés, portant le cumul à près de 35 000 cas depuis le début de l’année 2025.
Cette explosion des cas s’explique en grande partie par les inondations répétées qui frappent plusieurs provinces du pays, surtout les zones riveraines. L’utilisation d’eaux contaminées pour la toilette, la cuisine et même la consommation, faute d’accès à l’eau potable, a favorisé une propagation rapide de la maladie.
La capitale congolaise n’est pas épargnée. Kinshasa affiche un taux de mortalité atteignant 9 %, bien au-dessus de la moyenne nationale de 3 %. La commune de Bandalungwa a été particulièrement affectée, plusieurs enfants y ayant succombé après avoir bu de l’eau insalubre. Le ministre déplore également les pratiques à risque encore répandues dans certaines provinces : utilisation de la même eau pour la vaisselle, le bain et la cuisine.
17 provinces déjà touchéesLe choléra a déjà été signalé dans 17 provinces du pays. Les plus affectées incluent : Tanganyika, Haut-Lomami, Kinshasa, Sud-Kivu, Maniema et Haut-Uele. Face à cette extension géographique, le ministère a lancé une alerte nationale, appelant à la responsabilité individuelle et collective.
Le Dr Kamba rappelle que la prévention reste l’arme la plus efficace face au choléra. Il appelle la population à adopter des gestes simples mais vitaux : se laver régulièrement les mains avec de l’eau propre et du savon, éviter de consommer de l’eau non traitée ou des aliments mal cuits, se rendre rapidement dans un centre de santé dès les premiers symptômes : diarrhée aqueuse, vomissements, déshydratation.
Il met également en garde contre l’automédication, notamment la prise non contrôlée de médicaments antidiarrhéiques :
« Cela bloque l’évacuation de l’eau mais pas les microbes. Cela peut entraîner un gonflement abdominal sévère. »
Pour faire face à la crise, le gouvernement congolais collabore étroitement avec ses partenaires techniques, dont l’OMS et l’UNICEF. Des actions concrètes sont en cours : campagnes de sensibilisation dans les quartiers à risque, distribution d’eau potable, chloration des points d’eau contaminés, et réhabilitation de certains centres de santé.
« Le choléra tue rapidement. Un enfant peut sembler en bonne santé le matin et mourir l’après-midi s’il n’est pas soigné à temps. La clé, c’est la prévention, l’hygiène et une prise en charge rapide », a insisté le ministre.
La situation reste alarmante, et seule une réaction coordonnée entre autorités, citoyens et partenaires pourra éviter un drame sanitaire de grande ampleur.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS