RDC : Pourquoi les prix des carburants baissent enfin dans le Grand Katanga ?

Depuis ce samedi 27 juillet, les habitants du Grand Katanga constatent une baisse notable des prix à la pompe. Une décision du gouvernement central, saluée par plusieurs opérateurs économiques et acteurs sociaux, qui y voient une réponse attendue à une situation devenue intenable.
C’est le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, qui a officialisé la nouvelle à Kolwezi, au cours d’une cérémonie publique. Il était accompagné de son collègue des Finances, Nicolas Kazadi, et du gouverneur du Lualaba, Fifi Masuka. Le prix du carburant a ainsi été revu à la baisse dans la zone Sud :
- Essence : de 3.940 FC à 3.675 FC
- Gasoil : de 3.990 FC à 3.710 FC
Le ministre a justifié cette mesure par « la nécessité d’alléger la souffrance des populations » et de redynamiser les activités économiques dans cette région-clé de la RDC.
Selon Didier Budimbu, cette réduction des prix a été rendue possible grâce à l’ajustement des paramètres fiscaux, notamment en ce qui concerne la structure des prix. Une mesure qui découle de discussions internes entre ministères, mais également d’un dialogue avec les pétroliers, très sensibles aux coûts logistiques et fiscaux dans cette zone enclavée.
« Nous avons obtenu cette baisse grâce à une compression des marges et à une rationalisation des taxes, sans toucher à la qualité ni à la chaîne d’approvisionnement », a-t-il déclaré devant la presse locale.
Dans une région où le coût du carburant impacte directement le transport, le prix des denrées alimentaires et le fonctionnement des petites entreprises, cette baisse est accueillie favorablement par la population. Mais elle suscite aussi de nombreuses interrogations : cette mesure est-elle durable ? Le gouvernement central appliquera-t-il les mêmes réductions dans d’autres provinces frappées par la vie chère, comme le Kasaï ou le Haut-Uele ?
Le gouverneur Fifi Masuka a pour sa part salué une décision de justice sociale, tout en appelant à une gestion rigoureuse des stocks et à la surveillance des stations-service pour éviter toute spéculation.
Cette baisse, bien que ponctuelle, relance le débat sur la politique énergétique nationale. La RDC, malgré son potentiel hydroélectrique et ses ressources naturelles abondantes, dépend encore largement des importations de carburants. La question de la construction de raffineries locales, de la diversification énergétique et de l’amélioration du réseau de transport reste plus que jamais d’actualité.
La baisse du prix des carburants dans le Grand Katanga ressemble à une bouffée d’oxygène dans un climat économique sous tension. Mais elle pose aussi la question de la pérennité des solutions apportées par Kinshasa. L’avenir dira s’il s’agit d’un virage structurel ou d’une mesure ponctuelle à visée politique.
