Accord de paix RDC–Rwanda : Muyaya dévoile les vrais contours du pacte de Washington

Depuis Osaka, au Japon, où il participe à un forum international, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, s’est exprimé ce samedi 28 juin sur le nouvel accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Dans un briefing diplomatique, il a tenu à clarifier les engagements réels contenus dans cet accord parrainé par les États-Unis, signé la veille à Washington.
Le document engage les deux pays à mettre fin à toute forme de soutien aux groupes armés, notamment le M23/AFC et les FDLR, régulièrement pointés du doigt comme facteurs d’instabilité à l’Est de la RDC. « Ce pacte marque la fin de la logique de guerre par procuration dans notre région », a déclaré Muyaya, ajoutant que les pourparlers de Doha avec le M23 s’inscrivent dans la même dynamique de désescalade.
Autre point majeur : un retrait progressif et concerté des troupes étrangères. Celui-ci se fera selon les termes du plan stratégique CONOPS élaboré à Luanda, avec des mécanismes conjoints de vérification qui seront mis en place afin de garantir la transparence sur le terrain.
Le ministre a également insisté sur une nouveauté majeure : la fin de l’intégration automatique des ex-combattants dans les rangs de l’armée congolaise. « L’intégration sera désormais conditionnée et encadrée par le programme DDRCS », a-t-il précisé. Une décision qui vise à professionnaliser les forces armées et à empêcher toute infiltration de groupes déstabilisateurs.
Pour assurer le suivi effectif de l’accord, la RDC et le Rwanda ont convenu de mettre en place des mécanismes conjoints de surveillance militaire. Ces dispositifs permettront de contrôler les mouvements de troupes, prévenir les incidents frontaliers et instaurer un dialogue permanent entre les deux armées.
Patrick Muyaya a salué le rôle central joué par les États-Unis, notamment le secrétaire d’État Marco Rubio, ainsi que l’implication du Qatar, facilitateur dans les pourparlers. Washington a promis un appui technique et financier pour accompagner la mise en œuvre de l’accord.
Enfin, ce texte va au-delà de la sécurité. Il ouvre la voie à une coopération économique bilatérale dans les domaines de l’hydroélectricité, de la gestion des ressources naturelles et de la traçabilité des minerais, en lien avec des cadres régionaux tels que la CIRGL, le COMESA ou encore la Communauté d’Afrique de l’Est.
« Ce n’est que le début », a conclu Muyaya. « La route est encore longue, mais c’est une avancée décisive vers une paix durable dans la région des Grands Lacs. »

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS