Kisangani : plus de 100 jeunes formés gratuitement aux métiers d’avenir par la Dynamique du Renouveau Social

Savonnerie, pâtisserie, perlage : la DRS lance une 3e édition de formation gratuite à fort impact social, face au chômage grandissant des jeunes à Kisangani.
L’école MWANA, située en face de l’aéroport SIMISIMI à Kisangani, s’est transformée ce lundi 7 juillet 2025 en véritable carrefour de l’espoir. La Dynamique du Renouveau Social (DRS), une organisation citoyenne bien implantée dans la Tshopo, y a lancé la troisième édition de sa formation gratuite en entrepreneuriat, au profit de plus d’une centaine de jeunes issus de divers quartiers de la ville.
La session, qui s’étend sur dix jours, propose un encadrement intensif dans trois filières pratiques : la pâtisserie, le perlage et la savonnerie artisanale. Des métiers accessibles, générateurs de revenus, et pensés pour répondre aux réalités du terrain boyomais.
« Trop de jeunes attendent un emploi qui n’arrive jamais. Avec cette formation, nous leur donnons les clés pour créer eux-mêmes leur activité, à partir de ressources locales », a expliqué Blandine Kabongo Mubengay, coordonnatrice de la DRS, lors de la cérémonie d’ouverture.


Un encadrement technique assuré par des professionnelles
Deux formatrices expérimentées ont été mobilisées pour cette édition : Mme Jacquis Musambay, technicienne en pâtisserie, et Mme Annie Achelanga, spécialiste en artisanat et produits de consommation courante.
« L’objectif est simple : que chaque participant puisse, dès la fin de la session, produire quelque chose de vendable. Ce n’est pas de la théorie, c’est du concret », assure Mme Musambay, en pleine démonstration de cake maison.
Pour sa part, Mme Achelanga insiste sur l’aspect économique du savoir-faire local : « Avec quelques ingrédients simples, on peut faire un savon de qualité. C’est de l’or entre les mains si c’est bien appris. »
L’approche pédagogique est axée sur la participation active, l’initiation directe au geste technique, et l’autonomie des apprenants.
Les bénéficiaires, hommes et femmes, n’ont pas caché leur satisfaction. Beaucoup voient dans cette initiative une véritable bouée de sauvetage, dans une ville où les débouchés professionnels se raréfient.
David, 25 ans, l’un des participants : « On parle souvent de formation gratuite, mais c’est rarement sérieux. Ici, il y a du vrai matériel, des vraies formatrices et surtout, une vraie vision. »
La DRS a d’ailleurs insisté sur la contribution symbolique de 5 dollars à l’inscription, destinée à couvrir les frais de logistique. Mais l’accès reste largement ouvert à tous, sans condition de diplôme ni d’âge, tant que la motivation est au rendez-vous.


Un projet citoyen qui mérite d’être accompagné
Dans son intervention, Mme Kabongo a lancé un appel aux institutions locales et aux partenaires techniques : « Nous avons prouvé que nous pouvons mobiliser, former et encadrer. Mais pour aller plus loin, pour créer de vraies chaînes d’accompagnement, nous avons besoin d’alliés. »
Alors que les programmes publics de lutte contre le chômage tardent à produire des effets visibles, des structures comme la DRS démontrent qu’il est possible, à l’échelle locale, de transformer la frustration des jeunes en énergie productive. Former, transmettre et oser croire aux talents dormants, c’est là que commence le vrai renouveau social.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS