Crise autour du FRIVAO : la communauté des victimes dénonce une manœuvre de déstabilisation orchestrée par d’anciens gestionnaires

La communauté des victimes des crimes de guerre de six jours à Kisangani monte au créneau pour dénoncer une campagne qu’elle estime hostile à l’égard de la coordination intérimaire du FRIVAO, conduite actuellement par M. Chançard Bolukola Osony.

Des messages relayés sur les réseaux sociaux viseraient, selon les victimes, à discréditer les efforts en cours et à ramener aux commandes une équipe suspendue pour mauvaise gestion. Cette ancienne coordination aurait transmis une liste de 3163 individus prétendument victimes, sans les moindres justificatifs, et fait ouvrir des comptes bancaires à 683 personnes sans preuve légale de leur statut, d’après les rapports de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes.
En réponse à cette gestion qualifiée de laxiste, la coordination actuelle a mis en place une procédure d’identification exigeante et rigoureuse, fondée sur des documents vérifiables et des enquêtes de terrain menées par une commission mixte composée de la Croix-Rouge, d’officiers de police judiciaire, de magistrats, de la société civile et de divers services étatiques. Elle revendique des résultats concrets : lancement du processus d’indemnisation dans plusieurs provinces, construction d’un mémorial national, et dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes.
Mais des tentatives de déstabilisation persistent. Des accusations, notamment sur la supposée disparition de 2,5 millions de dollars, ont été portées contre M. Bolukola, alors que ces fonds, précise la coordination, ont été affectés à des œuvres sociales via l’Église catholique. Le cas de Me Dominique Kangamina, à la fois conseiller juridique au sein du FRIVAO et collaborateur du gouvernorat de la Tshopo, soulève par ailleurs de sérieuses interrogations sur un possible conflit d’intérêts.
Dans une lettre récemment rendue publique, Me Kangamina s’en prend ouvertement à la coordination actuelle. Mais pour la communauté des victimes, cette intervention ne fait que confirmer l’existence d’une stratégie coordonnée visant à entraver un processus pourtant salué pour sa transparence.
C’est dans ce contexte que les associations de victimes appellent le Président de la République à confirmer officiellement M. Bolukola dans ses fonctions, à faire obstacle aux influences extérieures, et à accompagner l’achèvement du premier mémorial en hommage aux victimes. Car, rappellent-elles, la véritable priorité reste de réparer les vies brisées, pas de recycler les pratiques qui les ont bafouées.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS