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Kisangani : Guillaume Ngefa découvre une justice en mode débrouillardise faute de moyens

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En visite à la Cour d’appel de la Tshopo ce vendredi 7 novembre, le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, a été frappé par la précarité dans laquelle travaillent les magistrats. Sans aucun appui de l’État, ils assurent la justice par leurs propres moyens.

Le décor est à la fois sobre et révélateur. À la Cour d’appel de Kisangani, dans la province de la Tshopo, les magistrats rendent la justice dans des conditions matérielles déconcertantes. Ce vendredi 7 novembre 2025, le ministre d’État, ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, en séjour officiel à Kisangani, s’est rendu dans cette juridiction pour constater de visu la réalité du terrain.

Ce qu’il y découvre est loin de l’image d’une institution républicaine dotée de moyens à la hauteur de sa mission.

« Tout ce que vous voyez ici, ce sont les magistrats eux-mêmes qui l’ont acheté. Chacun s’est débrouillé pour s’équiper de mobilier de bureau. L’État ne nous accorde aucun frais de fonctionnement. Nous nous prenons en charge pour travailler », a témoigné Domicile Mande, Premier Président de la Cour d’appel de Kisangani, au micro de l’ACP.

Une situation que le ministre n’a pas ignorée. Selon son entourage, cette visite entre dans le cadre d’un audit global des institutions judiciaires en vue de proposer des réformes concrètes. Mais pour les acteurs de la justice locale, le problème est simple, l’absence d’investissement public dans le fonctionnement quotidien des cours et tribunaux.

Au-delà des constats, les magistrats espèrent que cette visite ne restera pas symbolique, mais marquera un tournant dans la revalorisation de leur fonction.

« Nous servons l’État avec loyauté, nous attendons que l’État nous dote des moyens pour mieux servir le peuple », a ajouté un autre juge rencontré sur place.

Alors que la République démocratique du Congo affirme son ambition de renforcer l’État de droit, la réalité du terrain à Kisangani rappelle que sans moyens, la justice reste un idéal fragilisé. Le message est désormais sur la table du ministre, réformer oui, mais avec des ressources concrètes.

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