Tshopo : Grison-Trésor Kakumbi salue l’action des députés et dénonce les failles de la gestion provinciale

Invité de l’émission Dialogue entre Congolais sur Radio Okapi, le Professeur Grison-Trésor Kakumbi Belumba, leader de l’Association des Leaders Intellectuels de la Grande Orientale (ALIGO), a félicité les députés provinciaux de la Tshopo pour avoir enclenché un contrôle parlementaire rigoureux. Tout en saluant cette avancée démocratique, il a pointé du doigt plusieurs failles dans la gouvernance provinciale.

C’est depuis Kinshasa que le Professeur Grison-Trésor Kakumbi Belumba a pris la parole, ce vendredi 24 octobre, dans le cadre de l’émission Dialogue entre Congolais. Calme mais ferme dans ses propos, le leader d’ALIGO a estimé que la Tshopo a besoin d’une gouvernance fondée sur la transparence et le sens du devoir public.Selon lui, la population attendait depuis longtemps que les institutions provinciales fonctionnent dans le respect de la loi et de l’éthique.

« Nous avons toujours demandé un contrôle parlementaire rigoureux, et nous saluons le fait que les élus provinciaux aient décidé de commencer par examiner leur propre bureau », a-t-il déclaré, tout en appelant à la poursuite de cet élan d’autocritique et de reddition des comptes.

Pour le professeur Kakumbi Belumba, cet acte posé par les députés traduit un signe de maturité politique. Mais il estime que le travail reste immense. La province, dit-il, souffre encore de l’incompétence dans la gestion publique, de la montée des conflits coutumiers et d’un manque criant de suivi des projets de développement.

Dans son intervention, il a cité notamment les tensions persistantes dans le secteur de Bangelema-Mongadjo, groupement Ngoyi, dans le territoire de Basoko, où les conflits coutumiers continuent d’alimenter la division au sein des communautés.

« Ces problèmes ne trouvent pas de solution durable, souvent à cause du silence ou de l’impuissance de ceux qui devraient agir », a-t-il regretté.

Sur le plan sécuritaire, le professeur Kakumbi a également exprimé sa préoccupation face à la montée de la criminalité urbaine à Kisangani, marquée par des agressions ciblant même des prêtres et des structures sanitaires. Il estime que la sécurité de la population doit redevenir une priorité absolue :

« On ne peut pas parler de développement quand les citoyens vivent dans la peur. »

Le leader d’ALIGO s’est attardé sur la question des infrastructures publiques, en dénonçant l’opacité dans la gestion des fonds alloués aux travaux routiers, notamment ceux de la Route nationale numéro 4 (RN4). Pour lui, chaque dollar investi doit être traçable et utile au peuple.

« Gouverner, ce n’est pas seulement occuper une fonction, c’est rendre des comptes à la population », a-t-il insisté.

Le Professeur Grison-Trésor Kakumbi Belumba a appelé les élus et les autorités provinciales à travailler dans un esprit de responsabilité et de vérité. Pour lui, la Tshopo peut se relever, mais à condition que ses dirigeants fassent du contrôle, de la transparence et du service public des priorités absolues.