image 870x 68f8b3c4503c1 4

DASAF 2025 : Conakry réunit l’Afrique francophone pour renforcer les droits sexuels et reproductifs

image 870x 68f8b3c4503c1 4
Depuis le 21 octobre 2025, Conakry accueille la troisième édition du Dialogue Africain sur la Santé et les Droits Reproductifs (DASAF). Trois jours d’échanges intenses réunissent plus de 400 participants venus de 22 pays, pour unir les voix et consolider la recherche locale en faveur des droits sexuels et reproductifs des femmes en Afrique francophone.

Un forum panafricain pour l’autonomie corporelle placé sous le thème « Unifier nos voix et s’engager pour des choix reproductifs en Afrique francophone », le DASAF 2025 a ouvert ses portes ce 21 octobre à l’hôtel Radisson de Conakry. Ministres, expertes et experts en santé publique, militantes féministes, jeunes leaders et journalistes participent à cette rencontre stratégique.

Les discussions du premier jour ont mis en lumière les enjeux majeurs de la santé reproductive, les décès maternels évitables, les grossesses non intentionnelles et l’accès inégal aux soins. Les participants ont rappelé que derrière chaque statistique se cache une histoire, souvent marquée par des lois restrictives et des tabous sociaux.

« Nous devons transformer l’indignation en action collective. L’autonomie corporelle des femmes n’est pas négociable », a souligné une participante lors de la plénière d’ouverture.

La voix des médias, notamment celle du Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR), représenté par l’une deux, a été saluée comme un moteur essentiel pour documenter la réalité et pousser à des réformes inclusives.

Mettre la recherche locale au cœur du débat

Le deuxième jour, le DASAF a placé la recherche locale sur l’avortement au centre des échanges. Sous le thème « Combler les lacunes en matière de recherche locale pour promouvoir l’autonomie corporelle », le panel a rappelé l’importance de données fiables pour soutenir le plaidoyer et les politiques publiques.

IMG 20251022 WA0007 4

Joseph Mwanza, Senior Program Performance Advisor à IPAS RDC, a insisté sur le plaidoyer, c’est d’abord une question d’évidences, de chiffres concrets. Dans un contexte où le financement étranger est souvent limité et les budgets nationaux contraints, la recherche appliquée se heurte à de sérieux obstacles.

Pour répondre à ces défis, les experts ont proposé plusieurs solutions, Intégrer les indicateurs de santé reproductive dans les systèmes nationaux d’information sanitaire pour garantir une collecte continue des données. Exploiter les modélisations à partir de données existantes afin de produire de nouvelles analyses sans multiplier les études coûteuses.

Renforcer le travail en réseau et la mutualisation des ressources pour améliorer l’efficacité et réduire les coûts. Joseph Mwanza a enfin appelé à redynamiser la communauté de pratique initiée par le centre ODAS pour stimuler la production de connaissances et renforcer un plaidoyer fondé sur des preuves solides.

Une dynamique panafricaine appelée à durer

Après Abidjan en 2022 et Cotonou en 2023, Conakry marque la continuité d’un mouvement panafricain pour la santé et les droits reproductifs. Les conclusions attendues, le 23 octobre, devraient enrichir les agendas nationaux et régionaux, tout en consolidant les engagements politiques en faveur de la santé sexuelle et reproductive. Le DASAF 2025 rappelle ainsi que la combinaison de la mobilisation citoyenne et de la recherche locale constitue une arme puissante pour faire avancer les droits des femmes et garantir leur autonomie corporelle à travers l’Afrique francophone.

À l’heure où les défis financiers et législatifs persistent, le DASAF 2025 démontre que la solidarité, l’expertise et les données locales sont essentielles pour faire progresser la santé reproductive et défendre les droits fondamentaux des femmes dans toute la région.

Publications similaires

Laisser un commentaire