Tshopo : Face aux dérives du pouvoir provincial, l’ALIGO s’aligne sur les députés contestataires

L’Association des Leaders Intellectuels de la Grande Orientale (ALIGO) apporte son soutien à la motion de défiance visant le gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendogolia Lebabonga. Une position assumée au nom de la bonne gouvernance et de la redevabilité dans la gestion publique.
Le climat politique continue de se tendre à Kisangani. L’Association des Leaders Intellectuels de la Grande Orientale (ALIGO) a officiellement pris position ce lundi 20 octobre en faveur de la motion de défiance introduite contre le gouverneur de la province de la Tshopo, Paulin Lendogolia Lebabonga.
Dans un communiqué signé par son coordonnateur, le professeur Grison-Trésor Kakumbi Belumba, cette structure citoyenne estime que cette initiative parlementaire traduit :
« La volonté du peuple de voir émerger une gouvernance responsable, transparente et orientée vers le développement ».
L’ALIGO considère la motion comme un mécanisme constitutionnel de contrôle, légitime et nécessaire dans une province où la population exprime de plus en plus de doutes quant à la gestion des affaires publiques.
« Cette démarche s’inscrit dans la logique du renforcement de la démocratie et du respect des principes de redevabilité », peut-on lire dans le communiqué, qui appelle les députés provinciaux à assumer leur rôle de contrôle avec courage et indépendance.
Selon l’association, sa prise de position repose sur les conclusions d’enquêtes menées sur le terrain et transmises à l’Assemblée provinciale depuis le 6 octobre dernier.
Ces investigations, complétées par une conférence de presse et un rapport adressé à certains élus nationaux, font état de plusieurs défaillances, mauvaise gestion des ressources provinciales, absence de reddition des comptes, marginalisation des institutions locales, insécurité persistante et inaction face aux urgences sociales.
Pour l’ALIGO, ces constats traduisent :
« Une gestion marquée par l’opacité et l’improvisation, en décalage avec les attentes citoyennes ».
Dans sa déclaration, l’association invite les élus provinciaux à se départir de tout calcul politique pour privilégier l’intérêt de la population.
« Le mandat d’un député est un contrat moral avec le peuple. L’histoire retiendra ceux qui auront défendu la vérité et la justice », insiste le communiqué.
L’ALIGO salue par ailleurs le rôle du Vice-premier ministre de l’Intérieur, qu’elle encourage à poursuivre son appui à l’exercice du contrôle parlementaire dans les provinces, gage selon elle d’un État réellement démocratique.
L’association en appelle à la vigilance et à l’engagement des forces vives de la Tshopo société civile, confessions religieuses, jeunes et chefs coutumiers pour défendre la démocratie et soutenir toute initiative visant à restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés.
« Ensemble, pour une Tshopo debout, responsable et tournée vers l’avenir », conclut le texte, dans un ton à la fois ferme et fédérateur.
Alors que le débat sur la motion de défiance s’intensifie, la prise de position de l’ALIGO vient amplifier la pression sur le gouvernement provincial. Un signal fort de la société intellectuelle, décidée à peser dans la refondation politique de la Tshopo.

