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Nairobi : l’ex-président Joseph Kabila lance le Mouvement Sauvons la RDC aux côtés de Matata Ponyo et d’autres opposants

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Réuni à Nairobi du 14 au 15 octobre, l’ancien président congolais Joseph Kabila a présidé un conclave d’opposants autour d’un nouveau front politique baptisé “Mouvement Sauvons la RDC”. Une initiative qui marque son grand retour sur la scène politique, malgré sa condamnation à mort par contumace à Kinshasa.

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, refait surface. Après plusieurs mois de silence et loin de la scène politique nationale, il a présidé à Nairobi, au Kenya, une rencontre inédite de plusieurs figures majeures de l’opposition congolaise. Cette réunion, tenue du mardi 14 au mercredi 15 octobre 2025, a abouti à la création d’un nouveau front baptisé “Mouvement Sauvons la RDC”, dont l’objectif affiché est de résister à la dictature et de rendre au peuple congolais sa souveraineté confisquée.

Parmi les participants figuraient notamment Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre condamné à dix ans de travaux forcés, et Bienvenu Matumo, militant du mouvement citoyen LUCHA, connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir. Tous ont signé une déclaration commune dénonçant la dégradation sécuritaire du pays, la détention arbitraire des leaders politiques et l’incapacité du président Félix Tshisekedi à répondre aux multiples crises.

« Nous devons dresser le front et résister à la dictature. », peut-on lire dans le communiqué final de la rencontre, qui appelle également au retrait des forces étrangères et mercenaires présentes sur le territoire congolais, sans les nommer explicitement.

Du côté du gouvernement congolais, la réaction n’a pas tardé. Depuis Washington, le porte-parole Patrick Muyaya a fustigé, un rassemblement de fugitifs et de condamnés, accusant Nairobi de devenir une capitale de complot contre la RDC. Pour lui, cette réunion sous prétexte de la paix traduit plutôt la nostalgie des privilèges perdus de certains anciens dirigeants.

Âgé de 54 ans, Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, avait été condamné par contumace fin septembre pour trahison et crimes de guerre, après avoir été reconnu coupable de complicité avec le mouvement rebelle AFC/M23. Son entourage affirme qu’il a quitté la RDC depuis 2023, tandis que Kinshasa soupçonne son retour politique d’être lié à la situation explosive dans l’Est du pays.

En mai dernier, dans une rare allocution en ligne, Kabila affirmait déjà que la dictature doit prendre fin et se disait prêt à jouer sa partition. Ce conclave de Nairobi semble en être la première étape concrète, relançant un débat sensible sur la recomposition de l’opposition congolaise en exil.

Ce retour médiatique de Joseph Kabila, dans un contexte de tensions sécuritaires et politiques croissantes, redessine la carte de l’opposition congolaise. Pour Kinshasa, il s’agit d’une provocation ; pour ses partisans, d’un signal de résistance. Une chose est sûre, le nom de Kabila n’a pas fini de faire parler dans le débat national.

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