RDC : Félix Tshisekedi met en pause ses appels à des sanctions contre le Rwanda, pour donner une chance à la paix
En marge du Forum Global Gateway à Bruxelles, le président Félix Tshisekedi a annoncé, ce jeudi 9 octobre, la suspension temporaire de son plaidoyer pour des sanctions contre le Rwanda. Un geste interprété comme une ouverture diplomatique dans un contexte de tensions persistantes à l’Est de la RDC.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a surpris ce jeudi 9 octobre à Bruxelles en annonçant la suspension de ses appels à des sanctions contre le Rwanda. Cette déclaration est intervenue lors de son intervention au Forum Global Gateway, une rencontre économique et politique axée sur les partenariats stratégiques entre l’Afrique et l’Union européenne.
« Le plaidoyer que j’avais prévu pour des sanctions contre le Rwanda, je préfère le suspendre pour le moment en attendant d’avoir la réponse du président Kagame », a déclaré le chef de l’État congolais devant la presse.
Cette position marque un léger changement de ton de la part du président congolais, qui s’était jusque-là montré ferme face à Kigali. Depuis plusieurs mois, Kinshasa accuse en effet le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle du M23, actif dans la province du Nord-Kivu. Kigali a toujours nié toute implication dans ce conflit, mais la communauté internationale multiplie les appels à la désescalade.
En suspendant son plaidoyer, Félix Tshisekedi dit vouloir « donner une chance à la paix ». Le président congolais espère ainsi rouvrir la voie du dialogue et encourager un geste réciproque de la part de son homologue rwandais, Paul Kagame.
« Nous devons saisir chaque occasion, aussi fragile soit-elle, pour restaurer la stabilité dans notre région », a-t-il insisté.
Cette annonce intervient dans un contexte diplomatique sensible, alors que les combats se poursuivent dans certaines zones de l’Est de la RDC et que des milliers de civils continuent de fuir les violences. Plusieurs observateurs estiment que cette suspension traduit une volonté de calmer le jeu et de relancer la médiation régionale menée notamment par l’Angola et le Kenya.
Si le geste de Félix Tshisekedi est salué comme un signe d’ouverture, il reste suspendu à la réaction de Kigali. L’avenir du dialogue entre la RDC et le Rwanda dépendra désormais de la volonté politique des deux capitales à transformer cette trêve diplomatique en une véritable dynamique de paix.
