Nord-Kivu : plus de 80 civils tués dans une incursion des ADF à Ntoyo, près de Manguredjipa

Une nouvelle attaque sanglante attribuée aux rebelles ADF a endeuillé la localité de Ntoyo, à deux kilomètres de Manguredjipa, dans le secteur des Bapere. Le bilan provisoire fait état de plus de 80 morts et des dizaines de maisons incendiées.

Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre 2025, une incursion meurtrière a frappé le secteur des Bapere, en territoire de Lubero, province du Nord-Kivu. Les assaillants, identifiés comme des combattants ADF-Nalu, ont envahi la localité de Ntoyo, située à seulement deux kilomètres du centre de Manguredjipa, sur l’axe routier menant vers Butembo.

Selon les premières informations recueillies sur place, le bilan est lourd, plus de 80 personnes tuées, parmi elles des enfants, et près de 80 habitations parties en fumée. Des motos et deux véhicules ont également été incendiés, plongeant la population locale dans un profond désarroi.

Cette attaque survient moins d’un mois après une autre incursion qui avait coûté la vie à plus de 40 personnes dans le groupement Bapaitumba, toujours dans le secteur des Bapere. Pour Mwami Bogombi Faisi, député provincial du Nord-Kivu, ces massacres répétés traduisent l’abandon d’une population livrée à elle-même :

« Notre terre est à nouveau souillée par la violence insensée des ADF Nalu. Nous sommes épuisés par des alertes lancées dans le vide, ignorées par nos propres forces armées censées nous protéger », a-t-il déclaré.

Malgré la présence annoncée de la force conjointe FARDC-UPDF, la situation sécuritaire reste alarmante. Le passage récent du gouverneur militaire, Evariste Somo Kakule, qui avait promis un renforcement militaire dans la zone, n’a pas empêché cette nouvelle tragédie.

À Manguredjipa comme dans l’ensemble du secteur des Bapere, la douleur s’ajoute à la peur. Pour les habitants, l’urgence n’est plus aux promesses mais à une action concrète capable de mettre fin à des massacres devenus presque routiniers.