Tshopo : gilets et casques, certains motocyclistes approuvent, d’autres boycottent

À Kisangani, l’obligation pour les motocyclistes de porter gilets, casques et chaussures fermées (ketche) divise la corporation. Si certains saluent une mesure de sécurité, d’autres dénoncent une exigence coûteuse et mal pensée.
Ce lundi 8 septembre, le moratoire sur le port du gilet par les conducteurs de motos-taxis indépendants de Kisangani a pris fin. Les autorités exigent désormais que chaque motocycliste soit identifiable grâce à un gilet réglementaire, en plus du casque et des chaussures fermées, communément appelées ketche.
Pour plusieurs mototaxis, cette décision reste bénéfique. L’un d’eux explique :
« Nous sommes contents avec cette décision. Le casque protège en cas d’accident et les chaussures fermées assurent une meilleure sécurité. Certains circulent en sandales ou en babouches, ce qui peut provoquer des accidents. Porter gilet, casque et ketche est donc normal. »
Mais tous ne partagent pas cet avis. D’autres dénoncent la logique de l’exigence et son coût.
« Nous n’avons pas besoin du gilet si nos documents sont en ordre. Le gilet n’identifie pas une personne ; c’est la plaque d’immatriculation qui le fait. En plus, l’argent dépensé pour acheter ces gilets, où va-t-il ? Cela ressemble à une opération organisée pour servir des intérêts privés », déclare un conducteur indépendant.
Dès l’annonce, la mairie a été prise d’assaut par des motocyclistes venus se procurer les gilets obligatoires, mais le stock s’est rapidement épuisé, laissant beaucoup dans l’incertitude. Le casque reste aussi difficile à trouver, comme le souligne un autre conducteur :
« On peut avoir le gilet et les chaussures, mais sans casque on risque d’être arrêtés. Les autorités doivent tenir compte de cette difficulté. »
Pour certains cependant, le gilet reste un outil d’identification utile, notamment en cas d’accident.
« Moi aussi je suis un conducteur indépendant, mais avec mon gilet je suis identifiable par l’État. C’est donc un avantage pour ceux qui veulent circuler en sécurité », affirme un mototaxi.
À Kisangani, l’obligation de porter gilet, casque et chaussures fermées illustre une fracture entre sécurité et praticité. Si la majorité reconnaît la pertinence de la mesure, la polémique sur son application et son coût révèle la nécessité d’un dialogue plus inclusif entre autorités et conducteurs.
