Tshopo : le Parlement des jeunes interpelle les autorités sur justice, paix et emploi
En séance plénière solennelle, mercredi 13 août à Kisangani, le Parlement des jeunes de la Tshopo a dressé un constat sévère sur l’application de la devise nationale et appelé les autorités à des réformes concrètes.
La salle plénière de l’Assemblée provinciale de la Tshopo a accueilli, mercredi 13 août 2025, une séance solennelle du Parlement des jeunes à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse. Placée sous le thème « 65 ans après l’indépendance, justice, paix et travail : mythe ou réalité ? », cette rencontre a rassemblé des jeunes venus de divers horizons pour échanger sur les défis actuels de la province.
Intervenant en ouverture, le président du Parlement des jeunes, Ben Loyambi, a expliqué le choix du thème :
« La justice, la paix et le travail constituent la devise de notre pays, mais nous avons remarqué que cela n’est pas toujours appliqué. Nous devions en discuter pour dire là où il y a des choses qui ne marchent pas », a-t-il déclaré.
Dressant un état des lieux, il a souligné que la justice en Tshopo reste fragilisée par trop de lacunes d’ingérence politique au niveau national. La situation sécuritaire n’échappe pas à ses critiques :
« La paix ne reste qu’un slogan publicitaire. Chaque jour, il y a une insécurité permanente : braquages, mouvements évapo des jeunes, vagues UWA UWA, violences policières. Dans les territoires, les conflits se multiplient sans solutions palpables. Bref, la paix est en cage », a-t-il affirmé.
Sur le plan de l’emploi, le jeune leader a dénoncé un système d’accès inégal :
« Les jeunes ont déploré le système de quota politique, les ‘travaux sexuellement transmissibles’ pour les filles, les recommandations politiques pour placer leurs proches, et des critères déconnectés des réalités des jeunes juste pour les écarter », a-t-il regretté.
Le Parlement des jeunes attend des mesures concrètes :
« Nous voulons voir une justice appliquée telle que le prévoient les textes, des mesures pour assurer la tranquillité de la population, et un recrutement des jeunes sans discrimination », a insisté M. Loyambi. Et d’ajouter : « La jeunesse est le marteau-piqueur qui peut apporter des changements jamais vécus dans cette province. Notre vision est de créer une génération outillée en valeurs sociales, morales et intellectuelles, capable de relever les défis du présent et de l’avenir ».
Présent à cette séance, le président de l’Assemblée provinciale, Dr Mateus Kanga, a tenu à féliciter l’initiative :
« Vous êtes les futurs cadres de demain, non seulement pour la Tshopo mais pour toute la RDC. Si vous avez besoin de revenir pour vos prochaines séances, la porte de l’Assemblée vous sera toujours ouverte », a-t-il assuré.
En clôturant les travaux, le Parlement des jeunes a réaffirmé sa détermination à rester un acteur de plaidoyer et de veille citoyenne, convaincu que justice, paix et emploi doivent passer du statut de slogans à celui de réalités concrètes pour la jeunesse tshopolaise.
