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Kisangani : Une formation artistique inédite pour pallier l’absence d’école des beaux-arts

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Dans une ville qui manque cruellement d’infrastructures dédiées aux arts plastiques, une initiative locale vient combler un vide structurel. L’Espace Culturel Kimya, fondé par l’artiste Charlène Makengo, forme dix jeunes talents dans un cadre temporaire mais porteur d’espoir.

À Kisangani, il n’existe aucune école supérieure d’arts plastiques, ni académie officielle où les jeunes passionnés peuvent se former. Constatant ce vide, l’artiste et entrepreneure culturelle Charlène Makengo a décidé d’agir. Elle a lancé une formation payante au sein de l’Espace Culturel Kimya, une structure qu’elle a elle-même fondée et qu’elle coordonne.

« Nous avons remarqué qu’à Kisangani, il n’y a pas une école d’art plastique, il n’y a pas d’académie de beaux-arts. Alors on s’est dit : pourquoi ne pas créer un espace pour les jeunes talents ? », explique-t-elle.

Démarrée le 4 août 2025, cette formation d’une semaine se tient dans les locaux prêtés par l’Alliance Française de Kisangani. Une solution provisoire qui permet néanmoins à dix jeunes, dont trois filles et sept garçons, de découvrir les fondamentaux de l’art graphique et plastique.

« La plupart de nos apprenants n’ont jamais suivi de formation artistique avant. On leur a simplement demandé d’avoir quelques bases en dessin. C’était notre seul critère de sélection », précise Charlène Makengo.

Cette première session de formation s’achèvera le 9 août 2025. Mais l’initiative ne s’arrête pas là. Une exposition des œuvres réalisées est prévue le 13 septembre, date qui marquera aussi la sortie officielle de l’Espace Culturel Kimya.

L’objectif est d’offrir à ces jeunes une scène d’expression, les aider à vendre leurs créations et démontrer qu’il est possible de vivre de l’art à Kisangani.

« Ce que nos jeunes réalisent déjà au quatrième jour m’émeut. Je ne m’attendais pas à un tel niveau. Certains n’avaient jamais touché un pinceau auparavant », confie-t-elle avec émotion.

Malgré l’énergie déployée, le plus grand défi reste l’absence de bâtiment propre. L’espace culturel Kimya ne dispose ni de siège officiel, ni de galerie d’exposition. Un dossier a déjà été introduit auprès du gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendogolia Lebabonga, pour la cession d’un bâtiment public actuellement inoccupé. En attendant une réponse, la fondatrice espère pouvoir garder les œuvres au sein de l’Alliance Française jusqu’à l’exposition.

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Face à l’absence d’écoles d’art à Kisangani, l’initiative portée par l’Espace Culturel Kimya agit comme un souffle d’espoir et de structuration artistique. Bien plus qu’un simple atelier, c’est un appel à la reconnaissance de l’art comme vecteur de développement local. Il reste à espérer que les autorités écouteront ce cri silencieux porté par des pinceaux, des couleurs, et beaucoup de volonté.

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