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Kisangani : 710 dollars d’Alesh, don de confiance ou affaire mal gérée ?

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Il voulait encourager les jeunes artistes de Kisangani. Depuis Kinshasa, le rappeur engagé Alesh a envoyé 710 $ à une équipe locale pour soutenir la scène culturelle. Mais à peine l’argent utilisé, l’artiste évoque un “manque de sérieux”, suscitant une vague de réactions. Que s’est-il vraiment passé ? Enquête.

Originaire de Kisangani, Alesh n’a jamais cessé de soutenir la jeunesse boyomaise. Cette fois, son geste prend la forme d’un don de 710 $ transféré depuis Kinshasa à une équipe locale, pilotée par un DJ connu de la scène nocturne. Contrairement à ce qui a été dit par certains sur les réseaux sociaux, Alesh n’a pas précisé la liste des matériels à acheter. Il a laissé carte blanche à ses relais sur place pour utiliser cette somme dans l’intérêt des jeunes artistes, dans une logique de confiance.

Peu après, Alesh publie un message sur les réseaux sociaux, exprimant sa déception :

« J’ai envoyé de l’argent pour soutenir la culture à Kisangani. Je constate un manque de sérieux. Je ne vise personne, mais il faut du professionnalisme. »

Pas d’accusation directe, pas de noms cités. Mais une déception claire, qui fait rapidement naître un malaise public dans la sphère culturelle boyomaise.

Pasca Kombi, acteur culturel local, sort du silence et défend le projet :

« L’argent a été confié à un ami DJ de Kisangani. Il a été utilisé pour acheter deux baffles rechargeables, deux micros sans fil, une batterie, un powerbank et d’autres accessoires. »

Il insiste sur le fait que, le matériel a bel et bien été acheté, les preuves en images existent, et une facture a été transmise à l’équipe Wenge Politica, structure de l’artiste.

Pasca fustige au passage ceux qui parlent de détournement :

« Il faut arrêter de ridiculiser les acteurs culturels avec des buzz sans fondement. »

Un problème de méthode, pas de morale ?

Les faits établis par l’enquête montrent que l’argent a été envoyé sans directives détaillées et l’équipe locale a acheté du matériel de scène. L’artiste Alesh a exprimé une déception sur le manque de rigueur dans la restitution du projet, pas sur l’utilisation des fonds.

Il semble que la communication entre les deux parties ait été insuffisante, pas de contrat clair, pas de visibilité publique organisée et aucun rapport formel ou feedback structuré transmis à Alesh après l’achat.

Cette affaire révèle une réalité plus large à Kisangani, des artistes ou mécènes veulent aider, mais les projets manquent de cadres formels. Les équipes locales improvisent parfois sans standards professionnels clairs et les réseaux sociaux peuvent amplifier un flou jusqu’à faire naître une polémique inutile.

L’affaire Alesh montre que la bonne volonté ne suffit pas, même un petit don, pour bien réussir, a besoin d’un cadre clair, d’un suivi structuré, d’une communication transparente. Le geste d’Alesh était sincère, la gestion locale ne semble pas malhonnête. Mais l’ensemble reste un exemple mal ficelé, où la confiance seule n’a pas suffi à éviter la confusion.

En attendant la facture promise, la polémique continue d’alimenter les débats. Et pose une question de fond, comment structurer durablement le financement culturel à Kisangani ?

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