Kisangani : un nouveau vol à main armée secoue le quartier de musiciens, malgré l’opération Ndobo

L’insécurité frappe encore à Kisangani. Dans la nuit du lundi à mardi 22 juillet 2025, des hommes armés ont attaqué plusieurs habitations sur l’avenue Alauwa, au quartier de musiciens, emportant de l’argent, des biens de valeur et semant la panique. Cette nouvelle attaque intervient en dépit de l’opération Ndobo censée sécuriser l’ensemble de la ville.
Trois familles ciblées, aucun suspect arrêté. Il était environ deux heures du matin ce mardi 22 juillet, lorsque des individus armés ont fait irruption sur l’avenue Alauwa, dans le quartier Musiciens (commune Makiso). Selon les témoignages recueillis par YOKA INFOS, les assaillants ont minutieusement fouillé trois domiciles avant de disparaître dans la nuit, emportant environ 3000 dollars américains en espèces, plusieurs téléphones portables, ordinateurs et effets personnels.
Parmi les victimes figure un assistant d’université, à qui les criminels ont dérobé un ordinateur portable, une valise complète, ainsi qu’un montant de 1800 dollars US. Malgré l’alerte lancée aux autorités policières, les malfaiteurs avaient déjà pris la fuite à l’arrivée des forces de l’ordre.
Lancée officiellement le 7 juin 2024 par le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur Jacquemain Shabani Lukoo, l’opération « Ndobo » vise à restaurer l’autorité de l’État dans les six communes de Kisangani : Makiso, Mangobo, Tshopo, Kabondo, Lubunga et Kisangani. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale de lutte contre le banditisme urbain, les milices d’enfants dits « Shegués », et les groupes criminels nocturnes.
Si plusieurs rafles et contrôles ont été salués au départ, les récentes vagues de cambriolages et de violences urbaines dans plusieurs communes comme Tshopo, Kabondo, Mangobo, et Makiso laissent penser que l’impact de l’opération reste limité sur le terrain.
« Comment comprendre qu’en pleine opération Ndobo, on puisse encore assister à des attaques aussi organisées sans intervention rapide ? », s’interroge un cadre local sous anonymat.
Ce nouvel incident vient raviver les inquiétudes croissantes des Boyomais quant à la capacité réelle des services de sécurité à dissuader la criminalité. La multiplication des attaques armées met en évidence la nécessité de renforcer les patrouilles de nuit, d’améliorer le renseignement local, et surtout de restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre. Alors que l’opération Ndobo se veut une réponse durable à l’insécurité, l’heure est à l’évaluation de son efficacité et à la révision de ses stratégies de déploiement, notamment dans les zones les plus vulnérables de la ville.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS